lundi 20 octobre 2014

Malraux , il n'est pas encore minuit

 Il n'est pas encore minuit   est le second spectacle  vu à Matraux depuis le début de l'année scolaire .
 Nous y sommes allés en famille  ; 3 d'entre  nous au premier rang -mobilité réduite oblige -  et une de mes filles au lilieu de la salle 
Elle n'a pas vu le même spectacle que nous  car elle avait une vue d'ensemble de la scène   alors que pour nous il y a eu des moments à ne pas savoir où donner des yeux  car les figures surgissaient  sans que nous prenions conscience parfois de leurs préparatifs .
 A côté de nous  quelques jeunes pour qui se rendre à Malraux  devaient être une première ; ils ont vite  cessé de parler haut de tout et de rien pour s'exclamer spontanément devant telle ou telle figure





ou (me) faire remarquer  que le spectacle c'était aussi les ombres sur  les faces laterales de la scène .
 Tout à commencé comme une  bagarre de rue  à laquelle se sont progressivement mêlés   la vingtaine d'acrobates


pour se poursuivre  en  plusieurs figures  qui se succèdent où se chevauchent dans le temps ou en un mouvement d'ensemble






coordonnant  tous les protagonistes


Quelques pas de désordre apparent  puis des sauts ou des pyramides  jaillissant  successivement  de gauche , de droite , du fond de la scène ou  juste sous nos yeux
sauts et pyramides réglés comme des horloges , chacun étant un petit rouage  du spectacle  à un instant donné .

 Pourquoi cet apparent désordre initial , ves hommes ou ces femmes  qui circulent au hasard  au milieu d'un ballet  parfaitement réglé  ?
La reponse est venue avec la fin du spectacle : l'important pour réussir  est de se mettre d'accord , c'est bien plus difficile que de réaliser  une pyramide à 5 niveaux où tel saut  lancé  avec une bascule .
Se mettre d'accord et avoir confiance -en soi et les uns dans les autres - pour faire plus de chose ensemble 


"tout seul on va plus vite , ensemble on va plus loin " tel a été le mot de la fin .





lundi 13 octobre 2014

Malraux,1ère fois

 Nous étions allé visiter  l'espace Malraux  à la suite du théâtre Charles Dullin  mais nous n'y étions jusqu'alors  jamais entrés comme spectateurs tous les  deux.
Ce n'est pas  par ce que les filles et moi y avions passé de très beaux moments qu'il en était de même pour Saïd  en France depuis un peu plus de 2 ans maintenant .Malraux et sa scène  est un lieu qui nous est ouvert par habitude et même si cela faisait 3 années  sans  y être allées en spectatrice  qu'il avait pris l'aura d'un lieu "interdit" .
Y aller  a toujours  cet aspect extraordinaire , celui d'un moment de fête , d'un temps  à part des autres jours  tout comme cela l'est pour une autre salle se spectacle , le chapiteau d'un cirque , un spectacle en plein air ou même  une séance de cinéma
J'avais oublié  en réservant que  si , pour nous trois -les femmes de la maison, c'est à dire mes filles et moi-  y aller  est se faire une fête hors du quotidien  sans être pour autant aller à la découverte d'un inconnu réservé à une élite  pour Saïd  il n'en allait pas de même
Et ce d'autant plus qu'à Sétif  je n'ai pas vu d'affiches pour des pièces de théâtre ou  un concert... qu'il n'y a même plus de salle de cinéma  en activité .
Alors  j'ai réservé deux places  pour  un spectacle  qui n'avait rien d'ordinaire , pour lequel les explications  étaient suffisamment  peu précises sur la plaquette pour que je me laisse tenter , un spectacle  où les spectateurs se sont révélés être des acteurs sur la scène face  à une salle vide . Nous étions 116 joueurs  qui de plus devaient lire rapidement .
Ce n'était pas, à priori, le bon choix  pour une première fois  au théâtre avec un conjoint  immigré depuis suffisamment peu  pour être mis en difficultés par les conditions et déboussolé par cette façon inattendue  d'aborder le lieu .
Pendiente de voto , http://www.sensinterdits.org/index.php/Menu-thematique/Sens-interdits-2013/Les-spectacles/Pendiente-de-voto,activité et non pièce de théâtre au sens strict  puisque nous étions  à la fois acteurs et spectateurs des autres joueurs , nous a fait monter sur scène  avec une manette pour voter . L'objectif  était de nous faire prendre conscience  qu'il n'y a qu'une  apparence de limite infime entre la démocratie représentative  dont on use en politique  et  la dictature  où un seul  individu  désigné  par un logiciel  comme étant  représentatif  de la majorité des votants fait valoir sa décision comme étant celle qui prévaut .
En l'occurrence l'ordinateur a sélectionné un jeune homme  lycéen  ou peut être étudiant  qui n'avait pas  de charisme , mal à l'aise en tant qu'orateur , que porte parole , sans idées affirmées  pour lesquels je l'aurais senti près à monter au  créneau ... celui qui avait le plus de réponses conformes à celles de la majorité  c'est tout .
 Pas un de ceux qui a pris la parole dans un débat précèdent non , un petit jeune homme insignifiant  qui a dû sa place  au fait  qu'il était toujours d'accord avec la majorité .... l'homme du consensus , consensus mou qui plus est .
 Quelle belle image  de  notre vie politique  nous a renvoyé  l'auteur du jeu !

 Que l'auteur soit catalan  et que le spectacle se soit  joué à Chambery au moment où l'Espagne  était en ébullition à cause du reférendum sur l'indépendance de la Catalogne   a mis un grain de piment dans l'affaire



 http://www.lestroiscoups.com/article-pendiente-de-voto-de-roger-bernat-critique-festival-sens-interdits-l-amphi-opera-de-lyon-120928617.html

 http://www.petit-bulletin.fr/grenoble/theatre-danse-article-49129-Votons.html

http://www.sensinterdits.org/index.php/Menu-thematique/Sens-interdits-2013/Les-spectacles/Pendiente-de-voto


"Assister à un spectacle de Roger Bernat est une expérience singulière, bien loin de ce que l'on peut attendre d'ordinaire quand on va au théâtre. Cette fois, le trublion catalan transforme le public en parlementaire. Des questions sur l'éducation, la santé et la sécurité lui sont posées. D'autres plus anodines aussi, sur Billie Holiday et Amy Winehouse. Petit à petit se forment des groupes d'opinion. Le débat s'agite. Chacun doit composer avec le groupe politique auquel il appartient désormais. Le jeu parlementaire l'emporte sur les principes. Un apprentissage sur le tas du fonctionnement de la démocratie, ludique et précieux."


Thierry Voisin

lundi 6 octobre 2014

mon cinema


Fin mai 2014

Oui , je fais mon cinéma !
le mien pas celui qui a été programmé pour une des salles que je fréquente chaque fois que possible .
Hier et aujourd'hui , 2 films à l'affiche choisis par mon « n°4 » pour que nous les regardions ensemble : « a long way to freedom » et « le majordome »
Un thème , 2 films , deux pays , deux vies
« a long way to freedom » relate la vie de Nelson Mandela jusqu'à son élection à la presidence de la république Sud africaine .

 


«  le majordome » nous emmène ,à la suite d'un homme ,d'une plantation de coton à la Maison Blanche et la campagne électorale de Obama .


Deux hommes et deux pays dans la lutte contre la ségrégation à une même période
Voilà mon cinéma à la maison pour le moi de mai .

Ce cinema à domicile n'empêche pas d'aller en salle à l'Astrée ou au Forum ; même si ce qui est projeté n'est pas pour tout le monde disent certains ces salles sont ouvertes à tout le monde .
En tout cas , moi , pour tout l'or du monde je ne changerais pas de cinémas

Aller au cinéma est parfois l'occasion d'une sortie avec une amie , parfois une envie qui ne concerne que moi , certaines fois c'est l'objet d'un moment reservé à deux … avec mon compagnon ou une des filles

Il y a eu et il y aura des « toiles «  à se faire tous ensemble pour une occasion comme une anniversaire ou au moment des fêtes de fin d'année

Cette année pas de sortie cinéma spécial anniversaire mais une après midi avec mes filles après avoir – c'est devenu une tradition familiale - mangé à l'Anatolie pour partager le moment avec Zeyçan et Hasan … le moment et les gâteaux .
C'est à la maison que nous avons fait cinéma
Une chouette façon d'initier et de clore cette journée où , pour mon anniversaire antidaté ,elles m'ont offert leur temps et leur présence * toutes les deux sans se chipoter .
« Le promeneur d'oiseau » aurait été un film à aller voir ensemble mais nous nous y sommes pressées avec « n°4 » il y a près de 2 semaines déjà (et c'est un DVD que je compte bien ajouter à la médiathèque familiale ) et « 2 jours , une nuit » ne leur disant rien je me ferais une toile toute seule la semaine prochaine .
« Le promeneur d'oiseau » est une très belle fable que je pourrais dire pleine de bons sentiments si les 2 mots associés n'avaient pas à mes oreilles une conotation ironique comme quand on dit d'une fille qu'elle est bien gentille . Alors pour ne pas heurter mes sentiments , les émotions éprouvées au cinéma je me contenterai de dire que ce film est plein de sentiments et c'est du reste plus juste de l'écrire ainsi car certains des sentiments éprouvés par les personnages ne sont pas usuellement  qualifiés « bons » .
Il y a de la colère et de la rancoeur , de l'égoïsme d'enfant gaté et de l'égotisme chez les parents , du sentiment de supériorité et de l'indifférence à l'autre ;
et puis il y a la relation qui se tisse entre une petite fille et son grand père qui lui montre que la vie ce n'est pas la grande ville et son emploi du temps surchargé d'enfant choyé , unique que l'on emmène dans un monde connecté et donc déconnectée de celle d'une grande partie de la popula tion .

Fin juin 2014

« 2 jours , une nuit » …. le jour et la nuit , j'attendrai toujours leur retour je crois .

    Pour continuer à parler de Chine et de cinéma je peux évoquer « Black coal » , un film policier avec des meurtres et des corps émiettés et éparpillés , une enquête foirée commencée au milieu du charbon , une autre enquête qui s'avère être la suite de la précedente , un policier border line qui m'a rappelé celui de Mystic river , quelques trouvailles dans l'enchainement des plans , une plongée dans une ville chinoise qui ne cherche pas à entrer en concurrence avec les villes occidentales ni à donner à voir des paysages alléchant les touristes .

Immeuble datant du communisme avec sa gardienne à l'affut , image quasi surréaliste d'un cheval dans le hall , habitat mal entretenu
Boite de nuit « décadente » et hotel miteux ; j'ai manqué  écrire hotel de passes non sans raison
Rues et neige à moitié fondue , sale
Restaurants populaires
une fin en feu d'artifices en plein jour avec éclats de vérité mis à jour et tant d'autres choses qui restent masquées par l'éblouissement **
Moi j'ai été emportée dans l'anbiance plus que par l'enquête , passant d'une scène à l'autre pae curiosité pour les lieux dont les images sont filmées à la vitesse du déplacement du policier
Et tant pis si la filature est apparaît grossière  au point de craindre à tout moment que le policier soit démasqué ; cela ne nuit pas au déroulement de l'enquête .
Entre ces 2 voyages si différents dans la Chine post-Mao j'ai fait un tour dans l'Amerique de la conquête de l'ouest aux côtés de « Homesman »

 



Les paysages , les personnages principaux , les relations qui s'établissent entre eux … tout est démesuré et la fin laisse planer l'interrogation sur qui est , au fond , le « homesman » qui s'introduit dans l'histoire par la grâce d'une appropriation indue qui le conduit au bout d'une corde ( Je ne dévoile rien , c'est dans la bande annonce ).

En repassant le film de ces dernières semaines je me suis souvenue être allée aussi voir 




« la belle vie » un film léger même si certaines scènes sont loin de l'être et puis aussi
« les femmes de Visegrad » qui lui est lourd de non-dits dans une ambiance pesante , « normalement » pesante , celle d'une ville de Bosnie qui fut une ville de guerre entre chétiens et musulmans , entre ethnies qui ne voulaient ni l'une ni l'autre laisser la terre qui est la leur 

 
Un film né de ces non -dits et sous-entendus autour d'une période , de lieux , de faits que certains veulent taire et d'autres évoquer tout en sachant qu'en avoir connaissance n'empêche pas qu'ils se reproduisent

début octobre 2014

Avec les vacances, la rentrée scolaire et quelques problèmes de santé j'ai laissé le cinéma de côté ; j'attendrais la sortie hypothétique d'Hippocrate*** et de Winter sleep **** sur DVD pour du cinema maison .

 



* leur patience précise mon époux

** "Et puisque je vous tiens, ne manquez pas la sortie, le même 11 juin, de «Black Coal», du Chinois Diao Yinan (voir "Le Nouvel Observateur" du 5 juin 2014, p. 124-125). Un excellent polar situé dans la Mandchourie minière de 1999, en même temps qu'un portrait sauvage, violent, cruel et absurde d'une Chine provinciale méconnue. Et surtout, une réalisation d'une effrayante beauté. Ça, c'est du cinéma.
Jérôme Garcin "Le Nouvel Observateur"



****http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=220032.html












dimanche 5 octobre 2014

l'arabe du futur




 de Riad Sattouf  est une biographie  sous forme de bande dessinée , d'un  roman graphique .


 


Riad Sattouf  nous fait visiter  un petit coin de la Libye de Kadhafi  puis un village du pays de Hafez El Hassad

 



avec son coup d'oeil d'hybride ; celui du fils  de père syrien  venu étudier en France et de mère  franco-bretonne qui suit son conjoint dans des conditions de vie locales .


 

 L'oeil est critique  sur  la Libye  avec  ses logements réservés aux  enseignants arabophones  ayant étudié en occident recrutés sur la base de salaires  confortables -qu'ils ne peuvent dépenser sur place  dans les magasins d'état- et de titres ronflants .

 


Abou Riad  , Abdel Razak  selon l'état civil, après 8 ans de thèse  refusa sur cette base un poste de maître assistant à Oxford pour un poste de maître  à Tripoli ; le choix  n'aurait certes pas été  le mien , ni celui sans doute de son épouse , mais il a  -sans  barguigner-  entraîné sa famille  mixte  dans  un immeuble d'une cité en construction abandonnée  où Riad a pu rencontrer un petit Yemenite et une jeune indienne  pour jouer .
La lecture du petit livre vert  modifié pour tenter de donner quelques raisons  à son épouse d'apprécier  le régime  de l'omniprésent  Kadhafi 



 




 ,les séries télévisées de personnages type Goldorak ( à l'époque où la télevision  algérienne -pays  ayant lui aussi des liens forts  avec l'URSS de l'époque - programmait  Grandaïzer =Goldorak )



 





 et la consommation de mûres  sont les principaux souvenirs du petit Riad .





  La naissance d'un petit frère  fut l'occasion d'un séjour dans la Bretagne maternelle auquel succeda bien vite un départ pour la région de Homs , Abou Riad  ayant décroché un poste de maître-assistant à Damas .

La vie au village  natal  du père de Riad  occupe les 2/5 du roman  entre  relation des conditions de vie  liées à la politique de Hafez El Hassad  , récit des relations  familiales  et de la découverte  de l'espace dans lequel  le petit Riad  va continuer à grandir .

Si quelques pages évoquent la ville de Homs  c'est surtout pour évoquer la censure gouvernementale  ,  les difficultés d'approvisionnement

 

 (entre magasins vides, l'absence de médicaments  et les souks  où se vendent des produits de mauvaise qualité )



 Quelques pages font réference aux avantages des alaouites  devenus des parvenus  faisant étalage des richesses captées  depuis  la prise du pouvoir par Hafez Al Hassad .

 L'essentiel du récit se déroule au village



entres affaires familiales conflictuelles  -entre Abdel Razak et sa femme ou son fils mais aussi  un frère et  une grande partie de la famille élargie





 sur fond de racisme et d'héritage .

 L'atavisme familial  fait que Abou Riad  contredit  ses comportements et les discours qu'il affiche en  France  notamment sur le plan de la religion et des traditions afférentes .



 On y évoque les sunnites , les chiites , les alaouites  et les chrétiens , les juifs surtout sur lesquels se focalisent une  haine  viscérale depuis la "presque victoire " arabe lors de la guerre du kippour .

 Malgré toutes les vicissitudes  auxquelles est confronté le petit Riad  qui , après de nouvelles  vacances en France , est destiné à devenir un arabe du futur  en intégrant l'école du village  malgré  toutes les différences avec ses futurs dans la famille d'Abdel Razak  et avec son épouse occidentale .
Celle ci , à chaque retour en France , j'ai espéré qu'elle y resterait  mais elle suit  le père de ses enfants  à Tripoli comme à Homs n quelques soient les conditions de vie  qu'il lui propose .

 Il est vrai que sans ceci  il n'y aurait pas eu ce livre  et que cela aurait été dommage .