A la fois beaucoup et peu .
Moi je ne suis pas plus neuve qu'avant , une ou peut être 2 voir 3 générations de retard sur mon temps et je m'en moque .... bien plus que de l'an 40 !
Des jours qui s'enchaînent de façon sinusoïdale , entre sourires et larmes , moments où je me replie et moment où j'essaye de sortir de mon cocon , temps d'inquiétudes et temps de joies , petits bonheurs qui bout à bout deviennent grands , illusions et désillusions
J'ai parcouru ce derniers mois , ces dernières semaines plus de trajets en avion qu'en bus .
A Londres , en Algérie (Constantine )
Je reconnais que j'apprécie cette liberté trouvée (?), retrouvée (? ) d'aller les yeux grands ouverts comme je le fais ici et de découvrir , de regarder , mémoriser , m'étonner , apprécier ... de me sentir humaine , pleinement humaine .
Ce que j'entends par là ? d'être capable de vivre pleinement le moment , de ne pas me sentir comme un corps devant fonctionner pour faire , un "machin " correspondant à un nom non accolé à la mention décédé induisant le versement d'une certaine somme en fin de mois , somme nécessaire pour assurer un toit , une gamelle avec quelque chose dedans ... une réponse à des besoins physiologiques sans aller bien plus loin .
J'ai retrouvé à la fois le bonheur et le besoin de regarder et être regardée avec un regard et une oreille en confiance .
Cela n'empêche pas le quotidien d'exister mais ces oasis au milieu d'un désert qui peu être très peuplé sans que personne- à quelques exceptions près - ne voit l'autre sont des miracles que nous permet le fait d'être vivant et qui en parallèle me donne l'élan de vivre .
Quoi de neuf ? rien et beaucoup à la fois :)
J'ai osé (un fois et non sans crainte de rétorsion ) dire "ça suffit"autant pour moi que pour mes filles car il y en a marre de plier par crainte.
J'ose dire et écrire la nécessité ressentie de façon quasi viscérale de passer de temps avec mes grands
pour être rassurée et tout simplement pour avoir du temps partagé avec eux .
J'ose dire la nécessité éprouvée d'envoyer mes plus jeunes à la découverte d'ailleurs pour les inciter à quitter mes jupes pour qu'elles intègrent le fait que je ne vais pas disparaître du simple fait qu'elle ne m'auront pas sous le yeux quelques jours .
Ils peuvent m'agacer, me fâcher de quelques minutes à quelques heures , me faire faire du souci ou m'inquiéter à en être complétement nouée , à être prête à un coup de folie , un départ dans l'urgence , je peux pleurer de leur absence physique , sourire de les savoir là et les voir , sourire de les entendre être bien , râler du désordre qu'ils sèment , avoir envie de me boucher les oreilles quand elles piaillent , quand ils se donnent des mots "doux " , rire de leurs réflexions parfois aussi inopinées , peu académiques , non diplomatiques que les miennes .... il me faut leur dire (car le faire comprendre en silence peut ne pas être entendue ) que je suis leur Maman et que les aime .
Ces mots ne sont que peu de mots mais c'est beaucoup de fierté et d'amour , c'est beaucoup d'arriver à les formuler , c'est beaucoup tout court .
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