Merci mon Dieu les miens sont grands ! Et j'ai échappé aussi à la pédagogie Montessori consciente . Ils et elles ont fait du transvasement mais sans que je veuille en faire une activité pédagogique organisée et tous les parents ( enfin je veux le croire ) ont mis en place des activités Montessori car qui n'a pas donné des gobelets et différents récipients à ses gamins pour jouer dans le bain ou au bac à sable ?
De nos jours c'est dans le cadre d'une progression pédagogique que le personnel de la crèche de ma petite fille 8 mois) met en place ce genre d'activités et "continuité pédagogique " oblige ses parents ont reçu des propositions d'ateliers à mettre en place pendant le confinement .
Qu'il y ait un souci de développer les capacités d'un enfant me semble normal , qu'une structure telle qu'une crèche ou une halte -garderie conçoive des activités dans ce but également ( hors de question de faire de l'occupationnel , de la garderie à longueur d'année ) et que chaque parent fasse en sorte de donner à manger intellectuellement parlant à sa progéniture devrait aller de soi mais de là à proposer , par internet puisque chacun chez -soi , ce genre de choses à des parents qui doivent télétravailler en parallèle !
Et pourtant c'est ce qui s'est passé dans le centre parisien avec une crèche publique ( municipale ) et je n'ose penser à ce qui a été mis en place dans certaines crèches privées qui axent leur pub sur leurs différences , leurs activités élaborées avec des pédagogues spécialistes de la petite enfance pour stimuler le développement des enfants ( afin que chacun se convainque qu'ils feront en sorte que les bambins leur étant confiés seront supérieurement intelligents , bien éduqués et si beaux qu'ils pourraient devenir mannequins ou acteurs si ils ne trouvent pas un job de politicien ou de cadre très supérieur) .
J'en déduis que le personnel lui aussi doit télétravailler et qu'il faut bien justifier des heures faites en produisant des fiches techniques à destination des parents car comment concevoir autrement l'existence d'un truc pareil ?
Et sans doute que lui coller le label " Montessori" fait serieux . ( Je préfère ça au label "Steiner" soit dit en passant ) .
Le résultat était prévisible : une gamine trempée qui a bien voulu transvaser 2 ou 3 fois l'eau d'une bassine à l'autre avec une louche mais a trouvé bien vite plus efficace de verser toute la cuvette et plus amusant de patauger dans l'eau renversée à l'occasion .
Ce genre d'activité c'est très bien au jardin , avec un parent pas trop loin ; pas dans un appartement avec un parent pas trop loin mais qui doit télétravailler ( ce qui lui impose d'être considéré productif par sa hiérarchie qui - ne pouvant contrôler la présence - en profite pour augmenter ses exigences ) .
Pour ce qui est du transvasement de petits objets et la manipulation fine il en va de même . Si un adulte n'est pas à ses côtés ne ne vois pas un enfant rester sagement à prendre les pâtes crues d'un bol pour les mettre une à une dans l'autre et s'amuser à cela plus de quelques minutes ; alors si la consigne est d'utiliser de la semoule fine ou de la farine et que pour avoir l'oeil dessus on installe l'enfant au salon - là où on est installé pour travailler avec le PC , le conjoint travaillant dans la chambre - je vous laisse imaginer le résultat ....
Enfin , si j'en crois mon expérience ( x 5 ). Parce que Emma a reçu des photos d'enfants mignons transférant mignonnement de la semoule d'un verre à l'autre à la pince à épiler ou transvasant l'eau sans une goutte à côté . Je n'exagère pas ou si peu mais je suis convaincue que soit le parent a fait prendre la pose en disant "on va faire une belle photo pour envoyer aux dames de la crèche et aux autres enfants " ; sous entendu "tiens toi tranquille 2 minutes que tout le monde puisse voir à quel point je suis un parent merveilleux et combien tu est sage - et intelligent- " .
Peut -être aussi qu'ils venaient juste de sortir le gamin du congélateur , figé en position " je transvase sagement " pour la mise en scène ( un mannequin fait par le Musée Grévin peut être aussi car l'enfant parfait vaut bien d'être immortalisé ) avant de l'y remettre pour pouvoir tranquillement télétravailler .
Je préfère à toutes ces simagrées le bon sens d'Emma et le pragmatisme de Victoire .
Le monde de Cornelius
samedi 28 mars 2020
mardi 23 février 2016
soirées lectures et cinéma
J'ai regardé ce soir " paradise now" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradise_Now) en DVD
et je me suis remémoré cet article croisé au hasard de facebook juste avant le repas (1-)
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2016/02/19/31004-20160219ARTFIG00461-jean-birnbaum-on-ne-vaincra-pas-les-djihadistes-en-les-traitant-de-salopards.php
paru au moment où on se questionne sur l'éventualité qu'il y aurait eu de pouvoir intervenir en amont des attentats terroristes de novembre 2015 et peut être même avant l'affaire Merah http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/attaques-du-13-novembre-a-paris/victimes-des-attentats-a-paris/terrorisme-les-attentats-de-13-novembre-et-celui-du-caire-en-2009-sont-ils-
Et cette lecture vient de me renvoyer à un roman , "Métamorphoses " de François Vallejo achevé il y a quelques semaines .Y est évoqué le parcours d'un jeune doctorant en chimie converti à l'Islam et son parcours dans la mouvance islamiste . C'est le point de départ de cette histoire qui ne s'y limite pas .(2-)
De la mise en oeuvre de l'islamisme post -moderne évoqué par J. Birnbaum dans l'article référencé ci-dessus pourrait découler un monde à l'image de celui qui est raconté dans 2084 de Boualem Sansal ou illustré dans Habibi
que j'ai trouvé être une splendeur tant au niveau du récit que du dessin où se mêle la calligraphie arabe .
1-"...Une espérance si puissante qu'elle emporte par milliers des jeunes du monde entier, capables de tout sacrifier en son nom. Il faut se rendre à l'évidence: le sentiment qui met les djihadistes en mouvement est moins la haine que l'enthousiasme ; l'élan qui précipite leur départ, c'est peut-être l'appétit de détruire, mais c'est aussi la quête de justice. Leur arme absolue, c'est l'espoir...."
2-"
Métamorphoses
est un récit brillant par bien des aspects. le plus frappant d'entre
eux est évidemment le caractère quasi-prophétique d'un texte publié
trois ans avant les attentats de 2015 et l'identification d'individus à
risque parmi une population de jeunes de la classe moyenne, diplômés,
qu'on n'aurait pas imaginé voir partir faire le djihad. Au-delà de cela,
l'interprétation du personnage principal, Alix est particulièrement
bien réussie. La conversion de son demi-frère, Adam, est observée par
une grande soeur angoissée et surprotectrice, la narratrice, qui se
trouve particulièrement déstabilisée par ce qui arrive au sein de sa
famille. Parfois agaçante, elle scrute les évolutions de son frère pour
tenter de jouer auprès de lui le rôle que ses parents n'ont, selon son
point de vue, pas tenu. Alix est un personnage vraisemblable dont le
point de vue est donné pour ainsi dire en temps réel. Elle n'a pas le
temps de prendre la distance qui pourrait être celle du journaliste ou
du narrateur hétérodiégétique. La nouvelle de la conversion de son frère
et sa progression vers un islam particulièrement ferme va bouleverser
complètement sa représentation du monde et l'amener à s'interroger sur
ses proches aussi bien que sur son propre parcours. de ce point de vue,
la rhétorique d'Adam est particulièrement intéressante. Fanatisé, le
jeune homme pose pourtant des questions pertinentes.
J'avais hésité avant de commencer ce livre, pas envie de lire un truc en rapport avec une actualité déprimante, avec la fièvre du terrorisme, avec l'impuissance et l'incompréhension ambiantes qui créent des jeux politiques rocambolesques. Au lieu de cela, j'ai trouvé avec bonheur une histoire intime sur les relations au sein de la famille, un récit solide et bien structuré, un écrivain de sexe masculin incarnant avec brio le point de vue d'une jeune femme ayant fait des concessions qu'elle ne peut s'avouer..."
et je me suis remémoré cet article croisé au hasard de facebook juste avant le repas (1-)
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2016/02/19/31004-20160219ARTFIG00461-jean-birnbaum-on-ne-vaincra-pas-les-djihadistes-en-les-traitant-de-salopards.php
paru au moment où on se questionne sur l'éventualité qu'il y aurait eu de pouvoir intervenir en amont des attentats terroristes de novembre 2015 et peut être même avant l'affaire Merah http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/attaques-du-13-novembre-a-paris/victimes-des-attentats-a-paris/terrorisme-les-attentats-de-13-novembre-et-celui-du-caire-en-2009-sont-ils-
Et cette lecture vient de me renvoyer à un roman , "Métamorphoses " de François Vallejo achevé il y a quelques semaines .Y est évoqué le parcours d'un jeune doctorant en chimie converti à l'Islam et son parcours dans la mouvance islamiste . C'est le point de départ de cette histoire qui ne s'y limite pas .(2-)
De la mise en oeuvre de l'islamisme post -moderne évoqué par J. Birnbaum dans l'article référencé ci-dessus pourrait découler un monde à l'image de celui qui est raconté dans 2084 de Boualem Sansal ou illustré dans Habibi
que j'ai trouvé être une splendeur tant au niveau du récit que du dessin où se mêle la calligraphie arabe .
1-"...Une espérance si puissante qu'elle emporte par milliers des jeunes du monde entier, capables de tout sacrifier en son nom. Il faut se rendre à l'évidence: le sentiment qui met les djihadistes en mouvement est moins la haine que l'enthousiasme ; l'élan qui précipite leur départ, c'est peut-être l'appétit de détruire, mais c'est aussi la quête de justice. Leur arme absolue, c'est l'espoir...."
2-"
akahama22 février 2016 |
|
J'avais hésité avant de commencer ce livre, pas envie de lire un truc en rapport avec une actualité déprimante, avec la fièvre du terrorisme, avec l'impuissance et l'incompréhension ambiantes qui créent des jeux politiques rocambolesques. Au lieu de cela, j'ai trouvé avec bonheur une histoire intime sur les relations au sein de la famille, un récit solide et bien structuré, un écrivain de sexe masculin incarnant avec brio le point de vue d'une jeune femme ayant fait des concessions qu'elle ne peut s'avouer..."
samedi 12 décembre 2015
Emma et les esprits de Noel
Emma et
les esprits de Noël
La
vieille Emma venait d’avoir ses soixante seize ans .Depuis vingt
ans qu’elle habitait son 2 pièces au troisième étage elle en
avait vu défiler des locataires dans les deux autres logements de
son escalier .A vrai dire elle avait toujours vécu là ;
simplement du temps de ses parents puis après ,avec son mari et son
fils , la famille occupait le rez de chaussée et le premier :
sa mère tenait une boutique et elle avait pris la suite ….. pour
remailler les bas , faire du repassage , reprendre des vêtements .
Pour le repassage et la couture la clientèle venait surtout de la
rue de Boigne , de la place Saint –Léger , de la rue Saint
–Antoine….des « dames » qui ne risquaient pas de
s’abîmer les mains en allant prendre du thé et des gâteaux au
« pâtissier galant » sous les arcades mais qui venaient
pour faire élargir leurs robes et leurs jupons .
Le
rez de chaussée était toujours humide et sombre ,pour y accéder il
fallait descendre trois marches . Elles travaillaient sous la lampe
car elle ne pouvaient pas se permettre de ne pas faire de la belle
ouvrage : petits points serrés , reprises des dentelles qui
étaient en elles même des dentelles , repassage des plis –sans
faux plis-…..L’hiver malgré le poêle elles avaient toujours
l’impression d’avoir froid .
De
l’autre côté du passage voûté qui menait à la cours un autre
escalier desservait la maison voisine ; les appartements étaient
occupés maintenant par des noirs et des chinois qui faisaient une
drôle de cuisine . Les odeurs n’étaient pas tous les jours
ragoûtantes mais elles avaient au moins l’avantage de masquer les
effluves de pipi de chats ….Pour ça il y en avait des chats dans
le quartier mais il n’empêche que la nuit elle ne serait pas allée
dans la cours parce que les bruits de courses furtives et les
piaillements elle ne savait pas trop si c’était les chats ou des
rats
Samedi
matin avant 9 heures
Emma
fermait la porte de son logement en écoutant ce qui se passait chez
ses voisins du dessous.
L’immeuble était étroit et aux deux étages inférieurs il n’y
avait qu’un appartement dont la porte donnait sur la coursive
extérieure desservie par un escalier de bois dont les marches usées
glissaient dès qu’il faisait humide. La balustrade rouillée
branlait quand elle s’y accrochait mais c’était mieux que rien …
elle n’avait plus le pied aussi sûr qu’avant et craignait de
tomber
« si
je m’étiaffe comme la mémé d’en face et que j’y laisse
mon col du fémur je finirais à l’hospice . »
Elle
était allée voir la mémé au pavillon Sainte –Hélène et le
spectacle l’avait déprimée pour au moins une semaine.
« rien que des vieilles , certaines le cul à l’air sur des
chaises percées…. posées devant une télévision qui braille .
« Les feux de l’amour » , tu parles comme ça devait
l’intéresser la mémé ce truc à l’eau de rose ;
heureusement que j’avais des choses à lui raconter :la fatima
d’en face qui s’est mis en ménage avec un roumain qui lui fait
faire la manche devant le Prisunic , le gros du restaurant qui a dû
fermer un mois après le passage de l’inspecteur …y a longtemps
que tout le monde sait qu’il y a des blattes dans sa cuisine , le
grand noir qui habite au fond de la cours dans l’ancienne remise et
qui raconte qu’il est voyant …. ce qu’il voit j’en sait rien
mais il a des visites , des pas tristes des fois !
Madame
Gozzi ,du second, elle dit que depuis qu’il est là il fait venir
des zombis et que c’est eux et pas les rats qu’on entend dans la
cour . Elle a beau dire je l’ai vue moi aller au fond de la cour ….
elle voulait sûrement un sortilège pour faire revenir le petit
blond qui passait la voir pendant que son aînée était à l’école
et la petite à la sieste ; elle peut faire sa sainte nitouche
celle là tient …et même pas aimable avec ça . Toujours à râler
et à médire ! »
Emma
s’arrêta sur la coursive du deuxième étage , pris le temps de
refixer les peignes en corne qui retenaient ses cheveux sur les côtés
….elle se donnait du temps pour écouter .
La
dernière née des Gozzi pleurait tandis que sa mère criait à sa
sœur de s’arrêter immédiatement….. Agrippée à la rampe
métallique Emma commença à descendre lentement , faisant
particulièrement attention à rester sur le bord pour pouvoir poser
entièrement le pied ; le milieu des marches était creusé par
le passage et leur rebord était incurvé.
« Arrête
donc de lui faire peur en racontant que tu entends marcher un fantôme
la nuit et qu’il viendra prendre son Doudou si elle ne te laisse
pas sa trottinette. C’est toi qu’il va venir chercher si tu ne
débarrasses pas immédiatement la table du petit déjeuner …
-mais
tu viens de me dire d’arrêter parce que les fantômes ça n’existe
pas !
- ne
répond pas s’il te plait !
mais non poussin , il n’y a pas de fantôme .Habille toi s’il te
plait ! »
« c’est
tous les jours la même chose » pensa Emma ; « leur
mère ferait mieux de leur mettre une fessée chacune au lieu de
crier pour rien . Chez nous il y a belle lurette que la mère aurait
décroché le martinet ! »
Encore une marche .. « Dire que c’est elle qui a
raconté l’histoire des zombis chez le primeur ; elle ne
manque pas d’air …. »
La
vieille dame continua sa descente prudente. Pas de bruit derrière la
porte de premier étage : « l’allemande est encore
couchée » grommela t’elle en continuant à descendre les
marches une à une, avec précaution. Rien à dire sur la «
Gretchen » ; depuis septembre qu’elle était arrivée Emma
n’avait encore rien trouver à redire , cela en devenait louche .
Arrivée
dans la rue Emma vérifia que son manteau noir était boutonné
correctement et resserra les attaches de la capuche de plastique
transparent qui lui couvrait la tête car il pleuviotait .
« Par
les temps qui courent plus rien n’est comme avant . Pas de neige
pour la Noël depuis je ne sais pas combien d’années et puis
tout ce que les gens dépensent pour un jour , même que certains
mangent des patates tout le mois de janvier ou même pire achètent à
crédit c’est pas normal tout ça . »
Avec sa cane dans une main et son filet à provision dans l’autre
elle ne pouvait pas prendre de parapluie. De toute façon les
parapluies elle les perdait à peine achetés …c’est comme ses
lunettes , elle avait dû mettre des cordons parce que sinon elle
était tout le temps à les chercher
« Avec une paire de loin et une paire de près c’est pas
étonnant ; je suis toujours à en poser une pour mettre l’autre
…. » .
Elle
ne voulait pas que son fils l’apprenne , ni ça ni le fait que
l’autre dimanche elle était sortie en pantoufles. « pas la
peine qu’il sache non plus que j’ai oublié le gaz sous la
casserole la semaine dernière »
De
toute façon il ne venait presque jamais sauf pour « demander
des sous » ; il ne risquait pas de la mettre chez les
vieux « parce que ça coûte »
Elle
craignait plus que les Gozzi signalent des chose à l’assistante
sociale ; pour la casserole ils étaient montés parce que cela
sentait le brûlé et l’autre jour comme elle descendait en courses
elle les avait bien entendus qui parlaient de la possibilité
d’acheter son appartement quand elle serait partie. «
Si c’est pour accélérer les choses qu’elle est allée chez le
voyant elle va en être pour ses frais . J’ai encore toute ma tête
et j’y crains pas moi la sorcellerie d’Afrique ; il peut
bien lancer les sorts qu’il veux et faire venir les esprits j’ai
toujours ma croix de communiante qui me protège . »
Elle
traversa, longea la vitrine du disquaire ….cet individu qui portait
une boucle d’oreille que son crâne rasé de près ne cachait
pas .Enfin , c’était dimanche et le rideau du magasin
était tiré, cachant ces « machins » malhonnêtes
qu’il y exposait :
« des statuettes… qu’il appelle ça ; ben il est
culotté d’afficher « statuette indienne ; kama sutra .
Les statues , les statuettes pour de vrai c’est au musée qu’on
les trouve ou à la Métropole ; à la Métropole il y en a
même sur la façade et au moins ce sont de vraies statues même si
il y en a de vilaines – des gargouilles dit le guide qui emmène
les touristes – mises là pour décorer la cathédrale »
Emma
pressa le pas en prenant le passage, elle ne voulait pas être en
retard pour la petite messe ; elle ne voulait surtout pas qu’une
autre prenne SA place . Du prie –dieu placé à côté du premier
pilier , vers la porte de la sacristie elle pouvait voir ceux qui
étaient là , ceux qui arrivaient en retard ou ceux qui partaient
sitôt l’hostie avalée, avant la quête . Elle voulait surtout
bien regarder comment les fleurs étaient arrangées et si les allées
avaient été balayées correctement .Ce n’était pas sa
semaine pour aider mais ce n’était pas une raison pour laisser
faire n’importe quoi ; quand les choses n’étaient pas à sa
convenance elle restait le temps que le monde sorte puis elle
arrangeait à son goût .
Samedi
11 heures
Bien que chargée de son filet rebondi par les pommes et les
poires à rissoles qu’elle venait d’acheter au marché, la
viande hachée « hallal » qu’elle y achetait aussi et
1/2 tomme, Emma fit le détour par « les éléphants » au
lieu de rentrer directement par la place Saint Léger ; elle
voulait passer à l’épicerie de la rue d’Italie pour récupérer
le pandoro qu’elle avait fait mettre de côté.
En
chemin elle s’arrêta plusieurs fois pour échanger quelques mots
avec ses anciens voisins , Angeline qui avait été en classe avec
elle , à l’école de la rue de la banque , et qui était restée
vieille fille …..Pas étonnant, mauvaise comme elle était !
Elle avait aussi rencontré Madame Ambrosi ; elles étaient
restées un bon moment à discuter à la sortie de la cathédrale,
évoquant
les
vieilles et les vieux qui se retrouvaient comme elles à la Mission
Italienne , rue Saint Réal .
Elles avaient un peu critiqué …entre ceux qui ne venaient que pour
le café et les biscuits proposés à la fin des réunions et qui ne
participaient pas à l’organisation du Loto de Janvier (dont la
recette permettait de payer les petits goûters. Ils le savaient
assez mais quand il fallait donner la main on les voyait rarement) ;
de plus la plus part d’entre eux n’étaient arrivés qu’en
46-47 ….
En
passant sous les arcades elle avait bien regardé tous ces gâteaux
dans la vitrine de la pâtisserie en pensant avec envie qu’ils
étaient sûrement commandés par ces familles qui habitaient les
beaux appartements rénovés… Sûr que si elle y pensait davantage
elle allait se sentir obligée de retourner à confesse !
Samedi
17 heures
Emma
venait de terminer la compote à rissoles ; la pâte feuilletée
attendait d’être pliée une septième fois. Elle s’assit cinq
minutes pour boire un dernier café …
Les
petites du second étage étaient sorties avec leurs parents juste
avant, sans doute pour aller voir les vitrines et les rues décorées
pour Noël.
La
vieille dame repensa aux Noëls de son enfance puis à ceux de
femme mariée , maman d’un garçonnet turbulent certes mais si
mignon avec ses yeux bleus et ses boucles noires ; mi- souriante
elle haussa les épaules pour se débarrasser des souvenirs ….
Il
avait bien changé son garçon !
Maintenant
Emma se préparait une fois de plus à passer les fêtes toute seule
, à aller à la messe de 9 heures le soir parce qu’elle n’osait
plus rentrer de la Métropole passé minuit .
Elle
n’installait même plus la crèche .
Elle
se resservit un café : « coupé avec de la chicorée ça ne
peut pas me faire mal ». Elle ruminait….. C’était
bien fini les veillées de Noël avec les voisins , l’époque
des années 50 où en attendant de sortir dans la neige pour aller à
la cathédrale les familles se retrouvaient tantôt chez les uns
tantôt chez les autres ; les enfants jouaient aux petits
chevaux , leurs pères faisaient une belote et les mamans bavardaient
… Sa grand-mère assise à côté du poêle disait un chapelet ou
continuait son tricot . Vers 11 heures la tisane était servie , un
verre de blanc proposé aux hommes puis chacun passait chez lui
mettre sa plus belle veste , son beau manteau après avoir
emmitouflé ses gamins et les habitants de l’immeuble se
retrouvaient dans la rue . Il y avait toujours quelqu’un pour aider
la grand-mère et éviter qu’elle ne glisse .
«
Les gens sont plus comme avant » pensa t’elle , « avec
la télévision c’est chacun chez soi et chacun pour soi » .
Emma se dit qu’elle ne risquait pas de demander de l’aide à ses
voisins si elle avait un souci .
Quand
elle était remontée tout à l’heure elle avait entendu Sainte
Nitouche discuter avec son mari …faut dire qu’elle avait besoin
de poser ses courses ; elle n’était pas restée là pour
écouter mais elle n’avait pas pu s’empêcher d’entendre «
Tu devrais monter lui dire à la mémé du dessus de ne pas faire de
bruit le matin . Elle tourne et vire dès 5 ou 6 heures , son
plancher grince et les filles se mettent à imaginer des fantômes »
Emma
avait repris son paquet et continué son ascension . « Elle
manque pas de culot ! Se plaindre alors que je fais bien
attention à ne pas trop brasser …. C’est quand même pas le
balai qui fait du bruit … De toute façon ce qui la dérange c’est
qu’une fois ses filles réveillées elle ne peut pas traîner au
lit !
Et
puis me traiter de mémé, faut pas exagérer , j’ai pas encore
atteint les quatre-vingts … »
Elle
avait vu de la lumière chez l’allemande du premier en rentrant des
courses et des voix jeunes avaient résonné dans l’escalier une
partie de l’après –midi, avec des bruits de bouteilles qui
s’entrechoquaient ; depuis un bon moment cependant le calme
était revenu.
17h30 !
Elle avait dû s’assoupir quelques minutes. C’est le bruit de la
machine à coudre des Silverstein qui avait dû la bercer : une
belle Singer qui avait fait des envieux dans le quartier quand elle
avait été livrée en mai 38 ….mais qu’est ce qu’elle
racontait là ? « tu déhottes complètement ma vieille »
se dit elle .
Les
Silverstein avaient étés emmenés en 43, même que la vieille
toupie du dessous, dont le frère s’était engagé volontaire pour
le STO, avait dit aux boches que les deux petites étaient en classe.
Les parents d’Emma en étaient encore tous retournés quand elle
était rentrée de l’école.
Pourtant
la machine à coudre continuait de l’autre côté de la cloison
dans l’appartement au dessus de la boutique dont la vitrine
s’ouvrait rue Dessaix...
« t’es
fatiguée » pensa t’elle ; « tu vas finir
par croire aux fantômes toi aussi , comme les petites du dessous »
.
Emma
se mit debout, finit de préparer ses rissoles et enfourna la
première plaque … le bruit de la machine à coudre continuait à
se faire entendre ; elle crut même un instant entendre pleurer
le petit dernier des tailleurs. « Ce n’est pas possible, j’ai
dû abuser sur la gnôle dans la compote ; elle m’est montée
à la tête pendant que je touillais pour que ça n’accroche pas au
fond de la casserole »
Samedi
1 heures
Emma
faisait un petit clopet dans son fauteuil recouvert d’une
couverture faite avec des carrés de laine récupérée en
détricotant des gilets trop usés pour durer encore. Elle s’était
déjà préparée pour aller à la messe de minuit : sa robe
noire à petites fleurs et le gilet mauve qui allait avec , le
chignon bien serré dans la résille retenait les cheveux qu’elle
tirait avec des peignes au dessus des oreilles . Pour ne pas risquer
de prendre froid elle avait mis par-dessus la robe de chambre en
laine des Pyrénées qu’elle avait offerte à son Albert à peine
queques mois avant qu’il ne passe …comme elle ne voulait pas la
laisser perdre elle l’avait mise de côté avant que
l’aide-ménagère vienne l’aider à débarrasser le linge .
Des
cris de femmes, les pleurs d’un enfant, des pas précipités dans
l’escalier …. La vieille dame se réveilla en sursaut ; la
poignée de la porte d’entrée qu’elle avait fermée bougeait
….sans réfléchir elle ouvrit.
Une
jeune femme brune se précipita dans la cuisine, un bébé de
quelques mois dans les bras, l’allemande à sa suite.
Elles
s’appuyèrent contre la porte qu’Emma avait refermé
précipitamment derrière elles de façon instinctive .
Des
coups sur le bois, au point de faire tomber le plâtre entre
chambranle et cloison , des vociférations dans une langue étrangère
hurlées par au moins deux hommes, les jeunes femmes pétrifiées ,
le bébé qui hurlait …. puis plus rien sauf des pas qui
redescendaient l’escalier et les voix enragées qui s’éloignaient
.
Bercé,
le bébé se calmait ; sa mère le mit au sein tandis que
Gertrude (désormais ce n’était plus « l’allemande »
) expliquait à Emma que son amie était une jeune fille de famille
turque .Elles faisaient ensemble leurs études et avaient
quitté Berlin en même temps : l’une officiellement dans le
cadre d’un échange entre universités , l’autre en cachette
car ,enceinte de son ami , elle avait été condamnée à être tuée
par sa famille qui l’avait promise en mariage à un marchand
d’Izmir et voulait « laver son honneur ».
Ils
avaient retrouvé la trace de Gertrude et étaient venus chez elle où
elles se trouvaient toutes deux pour fêter Noël avec des copains ;
elles avaient ouvert sans méfiance pensant que c’était ceux-ci
qui arrivaient avec un peu d’ avance.
Dimanche
1 heure
Emma
pris congé de Gertrude et ses amis ; elle avait manqué la
messe de minuit et se moquait de ce que Monsieur le Curé et ses
copines pouvaient penser. Le Noël de cette année valait tous les
sermons.
Gertrude
l’avait invitée à les rejoindre au premier étage où pour ses
copains de la faculté et Gudrun son amie elle avait organisé une
fête .
Emma avait apporté rissoles et pandoro qui avaient fait plus
d’heureux que quand elle les apportait à la Maison Diocésaine.
Ils avaient partagé strudels, chocolats, baklawa , vin blanc ,
chansons , rires …
L’appartement
avait bien changé depuis la jeunesse d’Emma ; il y faisait
chaud .
La
trappe qui permettait de prendre l’escalier de bois descendant à
la boutique avait disparu sous un lino jaune . De toute façon
la boutique n’existait plus : le local servait à la chaudière
.
En
cette nuit de Noël la jeune mère et son bébé, Myriam, allaient
coucher chez Emma ; pour être en sécurité avaient elles dit
mais surtout parce que cela faisait un grand bonheur à la vieille
dame.
Le
lendemain elles rejoindraient le logement que Gudrun occupait sous
un nom d’emprunt :l’appartement des Silverstein, au dessus
du restaurant indien de la rue Dessaix.
Le
bruit qu’avait entendu Emma n’était pas celui de la machine à
coudre mais le va et vient d’un fauteuil à bascule ou Gudrun se
balançait en berçant sa fille .
Dire
que Gertrude avait choisi cet appartement parce qu’il était
possible , en enjambant la balustrade de l’escalier , de
rejoindre la terrasse qui reliait la maison de la rue Croix d’or
et celle de la rue Dessaix ; Gudrun avait ainsi un moyen de fuir
en cas de danger et de rejoindre Gertrude discrètement .
C’était bien pensé mais ni l’une ni l’autre des jeunes femmes
n’avaient envisagé la possibilité que pour atteindre Gudrun son
frère aîné et son oncle pourraient vouloir s’en prendre à son
amie .
Lundi
12 heures
Dans
la boîte au lettres de Gertrude un courrier pour Gudrun attendait :
sa demande de statut de réfugiée avait été accepté .
Pour
l’heure cette dernière attendait son ami à la gare avec la petite
Myriam dans la poussette que madame Gozzi lui avait donnée en
disant que ce n’était « pas grand-chose … il faut
bien s’aider dans la vie », que sa seconde fille allait sur
ses trois ans et que cela lui rendait service en permettant de
débarrasser le galetas de la layette et du matériel de puériculture
qu’elle avait stocké « au cas où …»
Au
troisième étage Gertrude aidait Emma à mettre le couvert pour
huit personnes ; tous les habitants de la maison se réunissaient
autour de Myriam et ses parents pour fêter Noël après le 25
Décembre.
Emma
avait les joues rougies par la chaleur régnant dans sa cuisine ;
entre la cocotte de fonte où mijotait du lapin et la polenta qui
gratinait au four la gazinière aurait suffit à chauffer la pièce
mais elle n’avait pas voulu couper le chauffage de crainte que la
« ptiote » ne prenne froid .
L’émotion
de recevoir du monde chez elle qui restait d’habitude toute seule
jouait sans doute aussi un rôle dans les couleurs du visage d’Emma
qui était tourneboulée au point de ne pas prêter attention ni aux
mèches s’échappant de son chignon ni au fait que les boutons de
sa robe étaient attachés lundi avec mardi .
Gertrude
l’aida à se boutonner correctement et lui glissa dans l’oreille
de ne pas s’inquiéter, personne d’autre ne le saurait .
Emma
se sentait pousser des ailes depuis les évènements de la nuit de la
Nativité, des ailes qui ne devaient rien à la religion … elle
n’acceptait pas que Gudrun et Gertrude lui disent qu’elle était
un ange : un ange ça ne dit pas les choses comme elle les pense
et ça Emma ne voulait pas y renoncer .Les après midi à la
Mission Italienne perdraient de leur saveur si elle devait tenir sa
langue. De toute façon il fallait bien qu’elle aie quelque chose à
dire à monsieur le curé quand elle se rendrait à confesse.
Lundi
22 heures
Emma
venait de se coucher ; elle était fatiguée par cette journée
de fête . Fatiguée mais heureuse . : pour la première fois
depuis le départ d’Albert elle n’avait pas été seule pour
Noël ;son vaurien de fils l’ignorait depuis que le soir même
de la mise en terre elle avait dû lui refuser l’argent du livret
d’épargne qu’il réclamait .
Cette
petite à côté c’était un petit bonheur pour elle qui n’avait
pas eu de petits enfants , une famille de cœur . Ah ça c’est sûr
qu’elle avait envie de les gâter un peu
« De
toute façon, les sous de la banque je ne partirai pas avec quand ça
sera l’heure ! »
Elle
aimait bien Gertrude aussi et regrettait qu’à l’été celle-ci
doive retourner dans son Allemagne natale .
Elle
pensa que si quelque chose n’avait pas changé c’était bien la
bêtise humaine et la violence qu’elle engendrait .
Sous
son édredon elle écoutait le fauteuil à bascule et s’endormit en
faisant revenir l’esprit de la famille Silverstein : le bébé,
les fillettes , le père qui bâtissait les costumes et faisait
fonctionner la machine à coudre, la mère qui se chargeait des
finitions …
dimanche 29 novembre 2015
pellicules en 3D
Le début de l'automne fut sous le signe du cinéma et avec la quinzaine du cinéma italien (http://www.123savoie.com/quinzaine-du-cinema-italien-chambery/) la seconde partie du mois de novembre m'a vu aussi traîner dans les salles obscures .
Si le Forum et l'Astrée ont toujours ma préference il m'arrive aussi d'aller aux Halles en fonction de la programmation ; c'est de toute façon le seul endroit où visionner des films en 3D et il aurait été dommage de se priver de cette technologie pour seul sur Mars ou Everest .
Aller voir ce dernier était pour moi un évidence , une suite logique aux relectures d'Annapurna premier 8000 , des carnets du vertige
des conquerants de l'inutile ou de l'ouvrage de David Roberts, Annapurna , une affaire de cordée ,
ou encore de celle de Taniguchi dans K ou le sommet des dieux
J'en ai été enchantée ; les images étaient à la hauteur de mon imagination ...et de la réalité peut être : les difficultés de l'ascension n'ont pas été oblitérées allant jusqu'à la mort d'alpinistes,la volonté du responsable de mener à terme ce pourquoi il avait été payé : mener les clients au sommet ,satisfaire ceux ci même quand continuer a signifié prendre un risque mortel .Il y a dans ce type d'expéditions un aspect financier loin d'être négligeable qui explique , à défaut de justifier, la prise de risques ; emmener le plus grand nombre possible de personnes au sommet est la performance à réaliser. Le faire sous l'oeil d'un journaliste n'est pas négligeable non plus: sans doute est ce pour cela que Jon Krakauer a fait partie de ce voyage.
Cet aspect commercial ne me plait pas et j'ai apprécié que le film n'occulte pas ces problèmes.
Quand on parle de commerce ...
j'ai vu que Beck Weathers avait surfé sur la vague du film pour faire paraître un livre; je me refuse à l'acheter ou même à le lire.
"Seul sur Mars" est un livre (de Andy Weir) avant d'être un film, . J'ai été au cinéma alors que je n'étais pas tout à fait à mi-livre .
J'ai craint de ne plus être autant intéressée par l'ouvrage après avoir vu l'histoire mais il n'en a rien été.
J'ai au contraire plongé dans le texte avec une envie et un plaisir accru; les explications ajoutent une dimension supplémentaire à l'histoire. J'ai aimé apprendre que l'hydrazine a permis la production de l'eau nécessaire aux cultures
et , même si je l'ai maintenant oublié, le pourquoi des explosions qui ont obligé le héros à modifier ses plans.
Il y a aussi le récit du voyage pour aller chercher Pathfinder , les modifications apportées aux machines et le périple entre le site d'Ares III et celui d'Ares IV.
Quelques différences entre le texte et les images ne s'expliquent pas seulement par la nécessité de limiter la durée de l'histoire au cinéma ; outre le changement de prénom( de Venkat à Vincent ) ou le fait que l'histoire d'amour entre 2 des spationnautes soit limitée à un bisou sur le scaphandre alors que le texte suggère davantage le film présente une fin que le livre élude .
Si cela n'enlève rien au film la question de l'indépendance des grandes firmes de cinéma avec le politiquement WASP correct m'est, de ce fait ,venue à l'esprit .
Et cela contribue sans doute au fait que j'ai préféré le livre au film .
http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/25/aller-voir-seul-mars-demander-si-les-autistes-vont-lespace-261816
http://www.liberation.fr/sports/2000/05/24/annapurna-a-fait-maurice-herzog-et-oublie-louis-lachenal_325099
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anatoli_Boukreev
Si le Forum et l'Astrée ont toujours ma préference il m'arrive aussi d'aller aux Halles en fonction de la programmation ; c'est de toute façon le seul endroit où visionner des films en 3D et il aurait été dommage de se priver de cette technologie pour seul sur Mars ou Everest .
Aller voir ce dernier était pour moi un évidence , une suite logique aux relectures d'Annapurna premier 8000 , des carnets du vertige
des conquerants de l'inutile ou de l'ouvrage de David Roberts, Annapurna , une affaire de cordée ,
ou encore de celle de Taniguchi dans K ou le sommet des dieux
J'en ai été enchantée ; les images étaient à la hauteur de mon imagination ...et de la réalité peut être : les difficultés de l'ascension n'ont pas été oblitérées allant jusqu'à la mort d'alpinistes,la volonté du responsable de mener à terme ce pourquoi il avait été payé : mener les clients au sommet ,satisfaire ceux ci même quand continuer a signifié prendre un risque mortel .Il y a dans ce type d'expéditions un aspect financier loin d'être négligeable qui explique , à défaut de justifier, la prise de risques ; emmener le plus grand nombre possible de personnes au sommet est la performance à réaliser. Le faire sous l'oeil d'un journaliste n'est pas négligeable non plus: sans doute est ce pour cela que Jon Krakauer a fait partie de ce voyage.
Cet aspect commercial ne me plait pas et j'ai apprécié que le film n'occulte pas ces problèmes.
Quand on parle de commerce ...
j'ai vu que Beck Weathers avait surfé sur la vague du film pour faire paraître un livre; je me refuse à l'acheter ou même à le lire.
"Seul sur Mars" est un livre (de Andy Weir) avant d'être un film, . J'ai été au cinéma alors que je n'étais pas tout à fait à mi-livre .
J'ai craint de ne plus être autant intéressée par l'ouvrage après avoir vu l'histoire mais il n'en a rien été.
J'ai au contraire plongé dans le texte avec une envie et un plaisir accru; les explications ajoutent une dimension supplémentaire à l'histoire. J'ai aimé apprendre que l'hydrazine a permis la production de l'eau nécessaire aux cultures
et , même si je l'ai maintenant oublié, le pourquoi des explosions qui ont obligé le héros à modifier ses plans.
Il y a aussi le récit du voyage pour aller chercher Pathfinder , les modifications apportées aux machines et le périple entre le site d'Ares III et celui d'Ares IV.
Quelques différences entre le texte et les images ne s'expliquent pas seulement par la nécessité de limiter la durée de l'histoire au cinéma ; outre le changement de prénom( de Venkat à Vincent ) ou le fait que l'histoire d'amour entre 2 des spationnautes soit limitée à un bisou sur le scaphandre alors que le texte suggère davantage le film présente une fin que le livre élude .
Si cela n'enlève rien au film la question de l'indépendance des grandes firmes de cinéma avec le politiquement WASP correct m'est, de ce fait ,venue à l'esprit .
Et cela contribue sans doute au fait que j'ai préféré le livre au film .
http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/25/aller-voir-seul-mars-demander-si-les-autistes-vont-lespace-261816
http://www.liberation.fr/sports/2000/05/24/annapurna-a-fait-maurice-herzog-et-oublie-louis-lachenal_325099
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anatoli_Boukreev
dimanche 15 novembre 2015
mi-novembre 2015 Grenoble , Chambery
Hier nous sommes allées à Grenoble pour les rencontres Montagnes et sciences .
Elles ont été maintenues malgré les évenements de Paris et cela m'a semblé une bonne décision ; voilà ce qui a été écrit sur leur page facebook :
"Nous souhaitons de notre côté maintenir les Rencontres Montagnes et Sciences, dans cette actualité dramatique, persuadés que le partage de la connaissance et la curiosité pour l'inconnu sont au fondement du vivre ensemble."
Je ne peux qu'être en accord avec cela tout comme je l'ai été avec le discours du colonel Lancrenon (13e BCA) au matin du 11 novembre place du palais de justice à Chambéry :
« il nous appartient, plus que jamais aujourd’hui dans un monde de tension, d’assumer le devoir de Mémoire, pas dans un sens morbide, mais bien pour mettre à l’honneur la paix. ....».
Pour vivre ensemble connaître l'autre est indispensable car le connaître permet de respecter ses différences et de se rendre compte de tous nos points communs .
Marianne Chaud l'a explicitement dit dans le film qui nous a été présenté samedi au Palais des sports , la nuit nomade .
Celui ci m'a enchantée , plus que Lost worlds qui m'a beaucoup plu aussi et qui a enthousiasmé mes filles ; aventurier ... de quoi les faires rêver !
L'intervention deEvrard Wendenbaum l'aventurier passionnant et visiblement passionné a pointé du doigt la nécessité de protéger et les zones menacées et les petits territoires encore non exploités (abusivement) par et pour les humains.
Je n'ose pas parler de territoires indemnes sur lesquelles les activités humaines n'auraient pas eu d'impact ; l'interview de Claude Lorius qui nous a été projetée est explicite à ce sujet : depuis la révolution industrielle les activités humaines modifient l'atmosphère terrestre de façon de plus en plus importante .
Les modifications climatiques engendrent des migrations humaines s'expliquant en partie par la pénurie en eau qui en découle.Les zones géographiques les plus touchées sont aussi celles où des conflits couvent ou sont déclarés en Afrique , au Moyen Orient..., ceux ci se doublant parfois de famines
Les conflits au Moyen Orient ... un "chemin" pour revenir sur les attentats de Paris(et aussi ceux de Beyrouth) ; ce serait , à mon avis , trop facile d'y trouver une justification à ces actes de terrorisme commis par des abrutis endoctrinés par des mégalomanes qui utilisent une religion pour servir leurs intérêts.
C'est cette fois l'Islam qui est instrumentalisé mais le catholiscisme a aussi été utilisé à des fins ne correspondant pas à l'esprit des évangiles.
Tous les musulmans ne cautionnent pas ce qui s'est passé , loin de là, et j'ai trouvé sur le net des écrits qui le disent explicitement :
[...]Je suis peut-être fou, mais je vais le dire et je m’en fous : si je dois me retrouver avec tous ces imbéciles, tous ces nuls, tous ces assassins qui tuent, de sang froid, des êtres humains comme eux, mais qui ont eu la malchance de ne pas être comme eux, des « musulmans », de « vrais musulmans » comme ils disent, et bien, je ne veux pas de ce paradis ! Que toutes ces canailles et tous leurs fans y aillent, qu’ils remplissent leurs entrailles de toutes ces victuailles qu’on leur promet et qu’ils jouissent, eux et tous leurs semblables, de toutes les vierges et de tous les éphèbes jusqu’à satiété toute l’éternité.
Je suis peut-être fou, mais je vais le dire et je m’en fous : je préfère aimer un peu, beaucoup, à la folie mon prochain et ma prochaine, même s’il est ou si elle est loin de moi, loin de mon pays, loin de ma culture, loin de la religion qu’on a choisie pour moi, et s’il faut pour cela, aller en enfer, j’irai, le cœur gai et l’âme tranquille. Je préfère brûler, griller, embraser et ressusciter un millier, un million, un milliard de fois, pour à nouveau m’enflammer, cramer jusqu’à me carboniser aux côtés de gens étrangers joyeux et intelligents, que de boire le plus petit verre de vin béni de l’éden ou me taper une nana perpétuellement pucelle.
Je suis peut-être fou, mais je vais le dire et je m’en fous : je hais tous ces « musulmans » haineux, ces monstres qui tuent au nom d’Allah, et tous ces « musulmans » qui les soutiennent, qui sympathisent avec eux et qui trouvent des excuses à tous leurs actes barbares [....]
Il y a des imams aussi qui ont exprimé leur désaveu
http://www.saphirnews.com/Attaques-terroristes-a-Paris-les-reactions-fermes-des-organisations-musulmanes_a21534.html
et même des institutions telles el Azhar
"L’Azhar condamne les attaques terroristes qui ont visé Paris
L’Azhar condamne fortement les attaques terroristes et la prise en otage à Paris qui ont tué et blessé plus de cent personnes tout en soulignant que les mains de bassesse et de terrorisme se sont débarrassées du moindre sens d'humanité en versant du sang et en assassinant les innocents.
Ce danger haïssable ne cessera de commettre ses crimes atroces contre les civils tant que la communauté internationale ne conjugue pas ses efforts pour y faire face.[...] "
Certains ne s'expriment pas de façon publique , ils n'en pensent pas moins et sont affectés par ce qui s'est passé simplement par l'horreur des actes non obstant le fait d'être possiblement touché par la perte d'un proche ou par ce qu'ils ont connu l'enfer fabriqué par ces religieux intégristes et fanatiques en Algérie ou ailleurs ; simplement par ce que l'idéologie sous-jacente nie l'humain, le réduit à un moyen pour satisfaire un ego perturbé.
Mais il y a , j'en suis sûre, un certain nombre d'individus en France qui sont ne sont pas opposés ou même qui cautionnent ces actions.
C'est cela qui est effrayant
et cette peur leur donne un pouvoir .
Il y a eu hier à Grenoble , à 16h30 , une minute de silence pour les victimes et une minute d'applaudissement pour les forces de l'ordre et les sauveteurs .
A mon grand regret je n'y ai pas vu de femme portant le foulard )ou davantage voilée) ni d'homme en kamis. Puis-je croire que c'est simplement par crainte d'être pris à partie ou est ce significatif -au mieux- d'une indifférence ?
J'aurai aimé que certains de ces musulmans influencés par les mouvances salafistes affichent leur solidarité avec les autres habitants de notre pays , leur désaveu des exactions terroristes.
A Chambéry le haut ce matin ,sur le marché , une association musulmane portant le nom de dine al haqq distribuait des prospectus sur ce qu'est l'Islam pour eux; ils ont refourgué leurs documents à un maximum de personnes , y compris à ceux qui pourtant étaient visiblement maghrébins donc officiellement musulmans... pas assez "musulmans" sans doute à leurs yeux.
J'espérais autre chose .
Je crains que demain certains élèves refusent de respecter une minute de silence à midi ainsi que d'autres l'ont fait après l'attentat copntre Charlie Hebdo.
Le devoir de mémoire pour ne pas que soit oubliée la nécessité de lutter contre les idéologies totalitaristes et leurs adeptes est plus que jamais d'actualité.
http://www.cms.fss.ulaval.ca/recherche/upload/hei/fichiers/bulletin48.pdf
http://www.matthieuthery.com/energy/water-crisis/?lang=fr
http://www.scienceshumaines.com/geopolitique-de-l-eau_fr_24012.html
Elles ont été maintenues malgré les évenements de Paris et cela m'a semblé une bonne décision ; voilà ce qui a été écrit sur leur page facebook :
"Nous souhaitons de notre côté maintenir les Rencontres Montagnes et Sciences, dans cette actualité dramatique, persuadés que le partage de la connaissance et la curiosité pour l'inconnu sont au fondement du vivre ensemble."
Je ne peux qu'être en accord avec cela tout comme je l'ai été avec le discours du colonel Lancrenon (13e BCA) au matin du 11 novembre place du palais de justice à Chambéry :
« il nous appartient, plus que jamais aujourd’hui dans un monde de tension, d’assumer le devoir de Mémoire, pas dans un sens morbide, mais bien pour mettre à l’honneur la paix. ....».
Pour vivre ensemble connaître l'autre est indispensable car le connaître permet de respecter ses différences et de se rendre compte de tous nos points communs .
Marianne Chaud l'a explicitement dit dans le film qui nous a été présenté samedi au Palais des sports , la nuit nomade .
Celui ci m'a enchantée , plus que Lost worlds qui m'a beaucoup plu aussi et qui a enthousiasmé mes filles ; aventurier ... de quoi les faires rêver !
L'intervention deEvrard Wendenbaum l'aventurier passionnant et visiblement passionné a pointé du doigt la nécessité de protéger et les zones menacées et les petits territoires encore non exploités (abusivement) par et pour les humains.
Je n'ose pas parler de territoires indemnes sur lesquelles les activités humaines n'auraient pas eu d'impact ; l'interview de Claude Lorius qui nous a été projetée est explicite à ce sujet : depuis la révolution industrielle les activités humaines modifient l'atmosphère terrestre de façon de plus en plus importante .
Les modifications climatiques engendrent des migrations humaines s'expliquant en partie par la pénurie en eau qui en découle.Les zones géographiques les plus touchées sont aussi celles où des conflits couvent ou sont déclarés en Afrique , au Moyen Orient..., ceux ci se doublant parfois de famines
Les conflits au Moyen Orient ... un "chemin" pour revenir sur les attentats de Paris(et aussi ceux de Beyrouth) ; ce serait , à mon avis , trop facile d'y trouver une justification à ces actes de terrorisme commis par des abrutis endoctrinés par des mégalomanes qui utilisent une religion pour servir leurs intérêts.
C'est cette fois l'Islam qui est instrumentalisé mais le catholiscisme a aussi été utilisé à des fins ne correspondant pas à l'esprit des évangiles.
Tous les musulmans ne cautionnent pas ce qui s'est passé , loin de là, et j'ai trouvé sur le net des écrits qui le disent explicitement :
[...]Je suis peut-être fou, mais je vais le dire et je m’en fous : si je dois me retrouver avec tous ces imbéciles, tous ces nuls, tous ces assassins qui tuent, de sang froid, des êtres humains comme eux, mais qui ont eu la malchance de ne pas être comme eux, des « musulmans », de « vrais musulmans » comme ils disent, et bien, je ne veux pas de ce paradis ! Que toutes ces canailles et tous leurs fans y aillent, qu’ils remplissent leurs entrailles de toutes ces victuailles qu’on leur promet et qu’ils jouissent, eux et tous leurs semblables, de toutes les vierges et de tous les éphèbes jusqu’à satiété toute l’éternité.
Je suis peut-être fou, mais je vais le dire et je m’en fous : je préfère aimer un peu, beaucoup, à la folie mon prochain et ma prochaine, même s’il est ou si elle est loin de moi, loin de mon pays, loin de ma culture, loin de la religion qu’on a choisie pour moi, et s’il faut pour cela, aller en enfer, j’irai, le cœur gai et l’âme tranquille. Je préfère brûler, griller, embraser et ressusciter un millier, un million, un milliard de fois, pour à nouveau m’enflammer, cramer jusqu’à me carboniser aux côtés de gens étrangers joyeux et intelligents, que de boire le plus petit verre de vin béni de l’éden ou me taper une nana perpétuellement pucelle.
Je suis peut-être fou, mais je vais le dire et je m’en fous : je hais tous ces « musulmans » haineux, ces monstres qui tuent au nom d’Allah, et tous ces « musulmans » qui les soutiennent, qui sympathisent avec eux et qui trouvent des excuses à tous leurs actes barbares [....]
Il y a des imams aussi qui ont exprimé leur désaveu
http://www.saphirnews.com/Attaques-terroristes-a-Paris-les-reactions-fermes-des-organisations-musulmanes_a21534.html
et même des institutions telles el Azhar
"L’Azhar condamne les attaques terroristes qui ont visé Paris
L’Azhar condamne fortement les attaques terroristes et la prise en otage à Paris qui ont tué et blessé plus de cent personnes tout en soulignant que les mains de bassesse et de terrorisme se sont débarrassées du moindre sens d'humanité en versant du sang et en assassinant les innocents.
Ce danger haïssable ne cessera de commettre ses crimes atroces contre les civils tant que la communauté internationale ne conjugue pas ses efforts pour y faire face.[...] "
Certains ne s'expriment pas de façon publique , ils n'en pensent pas moins et sont affectés par ce qui s'est passé simplement par l'horreur des actes non obstant le fait d'être possiblement touché par la perte d'un proche ou par ce qu'ils ont connu l'enfer fabriqué par ces religieux intégristes et fanatiques en Algérie ou ailleurs ; simplement par ce que l'idéologie sous-jacente nie l'humain, le réduit à un moyen pour satisfaire un ego perturbé.
Mais il y a , j'en suis sûre, un certain nombre d'individus en France qui sont ne sont pas opposés ou même qui cautionnent ces actions.
C'est cela qui est effrayant
et cette peur leur donne un pouvoir .
Il y a eu hier à Grenoble , à 16h30 , une minute de silence pour les victimes et une minute d'applaudissement pour les forces de l'ordre et les sauveteurs .
A mon grand regret je n'y ai pas vu de femme portant le foulard )ou davantage voilée) ni d'homme en kamis. Puis-je croire que c'est simplement par crainte d'être pris à partie ou est ce significatif -au mieux- d'une indifférence ?
J'aurai aimé que certains de ces musulmans influencés par les mouvances salafistes affichent leur solidarité avec les autres habitants de notre pays , leur désaveu des exactions terroristes.
A Chambéry le haut ce matin ,sur le marché , une association musulmane portant le nom de dine al haqq distribuait des prospectus sur ce qu'est l'Islam pour eux; ils ont refourgué leurs documents à un maximum de personnes , y compris à ceux qui pourtant étaient visiblement maghrébins donc officiellement musulmans... pas assez "musulmans" sans doute à leurs yeux.
J'espérais autre chose .
Je crains que demain certains élèves refusent de respecter une minute de silence à midi ainsi que d'autres l'ont fait après l'attentat copntre Charlie Hebdo.
Le devoir de mémoire pour ne pas que soit oubliée la nécessité de lutter contre les idéologies totalitaristes et leurs adeptes est plus que jamais d'actualité.
http://www.cms.fss.ulaval.ca/recherche/upload/hei/fichiers/bulletin48.pdf
http://www.matthieuthery.com/energy/water-crisis/?lang=fr
http://www.scienceshumaines.com/geopolitique-de-l-eau_fr_24012.html
mi-novembre 2015 Paris
Vendredi soir -13 novembre - : Paris a été la cible d'attaques terroristes revendiquées par Daech .
Je n'ai appris que samedi matin l'ampleur de la déflagration ; par l' appel téléphonique d'un de mes fils : "nous n'avons rien " .
A vrai dire même si j'avais su je ne me serais sans doute pas inquietée :
Chilly-Mazarin n'est pas vraiment Paris et les jeunes gens ne sortent pas le vendredi soir .... J'ai donc pris une claque en entendant "c'est le quartier où on va souvent ... on a hésité et finallement on a regardé le match ".
Les catastrophes ne concernent pas que les autres et c'est un moment comme celui ci qui me l'a violemment rappelé .
Chez nous pas de souci mais combien de familles, d'amis , de copains dans la peine et/ou l'angoisse d'avoir un ou plusieurs proches tués , blessés ou choqués par ce qui est arrivé à côté d'eux .
Un cousin des enfants a écrit :"j'ai eu peur ; plus de peur que de mal . Je suis rentré en traversant la moitié de Paris à pied " . Il aurait pu ne pas pouvoir écrire cela .
J'ai eu peur , retrospectivement ; à l'idée de ce qui aurait pu arriver . Et comme je ne savais pas le risque potentiel au moment des faits j'ai pu prendre cela avec la distance de la reflexion .
Je n'imagine que trop bien ce qui a pu se passer dans la tête des parents , du compagnon ou de la compagne , des amis, qui savaient que celui ou celle qu'ils n'arrivaient pas à joindre devait se rendre dans ce quartier là .
L'angoisse du silence , de l'absence d'informations , des appels téléphoniques à ceux qui -peut être - sauraient que tout allait bien , que le téléphone n'avait simplement plus de batterie.
Cela doit ressembler à l'attente de l'arrivée de celui ou celle qui a pris la route et devrait être là depuis 14 heure , 2 heures .... 4heures , 4heures 30 .... et qui n'est pas là , n'a pas téléphoné pour dire qu'il dormait en route ou qu'il était resté plus tard que prévu chez un copain.
De l'attente d'un appel on passe à la crainte de l'appel des services de police .
Hier soir , 24heures après les faits beaucoup de victimes n'étaient toujours pas identifiées .
J'aurai pu être un parent en face du silence .
J'aurais peut être aussi être durant une partie de la journée un parent insouciant par ce que ...Chilly Mazarin n'est pas Paris et que l'on ne se téléphone pas tous les jours .Le reste de la fratrie m'aurait sans doute vite fait atterrir :
"Pour toute la famille et Les amis a Paris, j Espere que vous etes en securite.
Est ce que quelqu'un sais si la famille est safe?"
Que ce soit de Grenoble ou d'Australie ils ont réagi; je ne serais pas restée longtemps insouciante .
J'ai failli l'être .
Je n'ai appris que samedi matin l'ampleur de la déflagration ; par l' appel téléphonique d'un de mes fils : "nous n'avons rien " .
A vrai dire même si j'avais su je ne me serais sans doute pas inquietée :
Chilly-Mazarin n'est pas vraiment Paris et les jeunes gens ne sortent pas le vendredi soir .... J'ai donc pris une claque en entendant "c'est le quartier où on va souvent ... on a hésité et finallement on a regardé le match ".
Les catastrophes ne concernent pas que les autres et c'est un moment comme celui ci qui me l'a violemment rappelé .
Chez nous pas de souci mais combien de familles, d'amis , de copains dans la peine et/ou l'angoisse d'avoir un ou plusieurs proches tués , blessés ou choqués par ce qui est arrivé à côté d'eux .
Un cousin des enfants a écrit :"j'ai eu peur ; plus de peur que de mal . Je suis rentré en traversant la moitié de Paris à pied " . Il aurait pu ne pas pouvoir écrire cela .
J'ai eu peur , retrospectivement ; à l'idée de ce qui aurait pu arriver . Et comme je ne savais pas le risque potentiel au moment des faits j'ai pu prendre cela avec la distance de la reflexion .
Je n'imagine que trop bien ce qui a pu se passer dans la tête des parents , du compagnon ou de la compagne , des amis, qui savaient que celui ou celle qu'ils n'arrivaient pas à joindre devait se rendre dans ce quartier là .
L'angoisse du silence , de l'absence d'informations , des appels téléphoniques à ceux qui -peut être - sauraient que tout allait bien , que le téléphone n'avait simplement plus de batterie.
Cela doit ressembler à l'attente de l'arrivée de celui ou celle qui a pris la route et devrait être là depuis 14 heure , 2 heures .... 4heures , 4heures 30 .... et qui n'est pas là , n'a pas téléphoné pour dire qu'il dormait en route ou qu'il était resté plus tard que prévu chez un copain.
De l'attente d'un appel on passe à la crainte de l'appel des services de police .
Hier soir , 24heures après les faits beaucoup de victimes n'étaient toujours pas identifiées .
J'aurai pu être un parent en face du silence .
J'aurais peut être aussi être durant une partie de la journée un parent insouciant par ce que ...Chilly Mazarin n'est pas Paris et que l'on ne se téléphone pas tous les jours .Le reste de la fratrie m'aurait sans doute vite fait atterrir :
"Pour toute la famille et Les amis a Paris, j Espere que vous etes en securite.
Est ce que quelqu'un sais si la famille est safe?"
Que ce soit de Grenoble ou d'Australie ils ont réagi; je ne serais pas restée longtemps insouciante .
J'ai failli l'être .
jeudi 13 novembre 2014
Dafher Youssef à Chambéry
J'ai découvert Dhafer Youssef lors de son spectacle à Malraux vendredi dernier. Ce qui m'avait incitée à réserver c'est son origine et les reférences qui y étaient faites dans le programme de la saison 2014-2015 plus que le jazz qui imprègne sa prestation , l'oud plutôt que la guitare et le piano .
J'ai découvert que l'oud ne se jouait pas seulement à la façon du Trio Joubran et que cet instrument pouvait prendre toute sa place dans une musique non orientale .
Cela n'induit pas l'absence de la note orientale dans la musique de cet homme d'origine tunisienne qui chantait lors de mariages ou à qui il est arrivé de lancer l'appel à la prière mais les sonorités majeures sont nées d'un mélange entre celles de ses origines et celles du jazz qu'il a pratiqué plus tard .
Ses chants , en arabe , sont eux bien plus imprégnés des rythmes et des sons du Maghreb que ne l'est sa performance instrumentale .
Il joue sur plusieurs octaves en dégradé , sans à coup et m'a emmené sans heurt au fil de sa mélodie des graves aux aigus tenus plusieurs secondes sur le rythme impulsé par le batteur
Ne pas comprendre le texte n'importait pas , c'est la voix qui primait . Une bel exemple de la voix comme instrument et non pas comme messagère d'une poésie
Il était accompagné dans sa prestation d'un pianiste, d'un contrebassiste, d'un pianiste et d'un batteur d'une grande maitrise qui a largement contribué à faire le spectacle .Mon opinion est sans doute influencée par le fait d'avoir été au pied de la batterie donc d'avoir suivi le jeu de ce musicien new-yorkais plus près que celui des autres instrumentistes .Pour moi il a largement contribué à faire le spectacle .
Un moment particulier que j'ai eu plaisir à partager tout comme ,précedemment , j'ai été enchantée par Ibrahim Maalouf ou le trio Joubran .
Un musisien éclectique très loin de se résumer à ce que j'en ai écrit . Ecoutez !
en pièce jointe :
https://www.youtube.com/watch?v=ch5FQQVoimA
J'ai découvert que l'oud ne se jouait pas seulement à la façon du Trio Joubran et que cet instrument pouvait prendre toute sa place dans une musique non orientale .
Cela n'induit pas l'absence de la note orientale dans la musique de cet homme d'origine tunisienne qui chantait lors de mariages ou à qui il est arrivé de lancer l'appel à la prière mais les sonorités majeures sont nées d'un mélange entre celles de ses origines et celles du jazz qu'il a pratiqué plus tard .
Ses chants , en arabe , sont eux bien plus imprégnés des rythmes et des sons du Maghreb que ne l'est sa performance instrumentale .
Il joue sur plusieurs octaves en dégradé , sans à coup et m'a emmené sans heurt au fil de sa mélodie des graves aux aigus tenus plusieurs secondes sur le rythme impulsé par le batteur
Ne pas comprendre le texte n'importait pas , c'est la voix qui primait . Une bel exemple de la voix comme instrument et non pas comme messagère d'une poésie
Il était accompagné dans sa prestation d'un pianiste, d'un contrebassiste, d'un pianiste et d'un batteur d'une grande maitrise qui a largement contribué à faire le spectacle .Mon opinion est sans doute influencée par le fait d'avoir été au pied de la batterie donc d'avoir suivi le jeu de ce musicien new-yorkais plus près que celui des autres instrumentistes .Pour moi il a largement contribué à faire le spectacle .
Un moment particulier que j'ai eu plaisir à partager tout comme ,précedemment , j'ai été enchantée par Ibrahim Maalouf ou le trio Joubran .
Un musisien éclectique très loin de se résumer à ce que j'en ai écrit . Ecoutez !
en pièce jointe :
https://www.youtube.com/watch?v=ch5FQQVoimA
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