en partie pour un Mon Sieur , le nez dans les étoiles
Quand je vous lis m'écrire "vous devriez ranger votre chambre " je croirais entendre mon père , adepte -au combien - du classement autre que vertical .
Quand je m'entends dire "lève les pieds quand tu marches " , c'est ma mère qui parle .
Mais de toutes les voix familiales que je préfère c'est celle de ma grand -mère qui me laissait m'asseoir sur le lino tandis qu'elle pédalait sur sa machine à coudre en me laissant la boîte à boutons . Il y avait les boutons classiques , des gros et des petits , de toute les couleurs , récupérés sur les vestes , jupes , manteaux et pulls usagés .
Ceux ci avaient été détricotés et retricotés avec rayures et motifs colorés .
Il y avait les boutons de nacre et ceux des chemisiers recouverts de tissus , des boutons en fleurs et d'autres en coccinelles ....
Ce sont ces moments là qui ont participé à me construire ; ceux là et ceux , moins fréquents , avec le grand père Thibaudat qui me laissait regarder et toucher sa collection de timbres , les redessiner sur un papier alors qu'il cuisinait un chocolat mi eau mi lait ou des petits pois trop salés .
Je me dis maintenant qu'il a manqué une génération dans l'éducation (pas l'enseignement scolaire ) qui fait que je suis ce que je suis devenue .
Le texte d'hier était une façon de tourner un paquet de pages ; certes je ne pourrais les fermer complétement non seulement parce qu'il y a encore une enfant jeune mais aussi pour les failles et mes fissures ouvertes ou réouvertes par 20 années où l'individu a sondé , cherché , fouillé pour ouvrir grand les fontaines à larmes et manque d'estime de soi , celles des peurs et des pleurs .
L'aspect un peu caricatural de l'écrit précédent est façon de rire d'un vécu , façon aussi de le mettre à distance même si rien n'est vraiment fini parce que ces gens là .... ne lâchent jamais prise et encore moins emprise .
C'est une façon de ne pas leur dire "à Dieu" mais plutôt "crève bon dieu " car je recommence à vivre , à pouvoir m'envoler à nouveau car rien n'est trop beau pour nous et j'y crois ,pour plus d'un instant . Je n'appartiens pas à ces gens là !
J'avais eu le bon bus mais l'adolescence finie j'en suis descendue et j'ai cru bon prendre le premier TGV mais je n'avais pas su voir sans arrêt jusqu'au crash .
L'individu a oublié le "Tippex" ... il faut faire avec .:(
Depuis j'ai fait des rencontres pas conventionnelles , de celles qui construisent et reconstruisent
Maintenant ne suis pas montée dans le bon train mais dans le bon avion , n'en déplaise à certains et s'il arrive que d'aucuns estiment que pour s'assembler il faut forcement se ressembler il est un autre proverbe qui préconise que les contraires s'attirent .
Je vais peut être ranger ma chambre , du désordre mais tant de stabilité , oui je sais ; mais si le linge sur le séchoir et les mites dans le placard c'est une solution qui fait que je sais où sont les choses .
Il faut au moins faire de la place sur l'autre moitié du lit :)
La vie est un livre qui s'écrit jour après jour ; ce n'est pas parce j'ai trouvé saumâtre un quart de l'histoire qu'elle m'a laissé amère car de cela on ne se relève pas . Les pages d'une histoire cela ne s'arrache pas car cela reviendrais à vouloir jeter ce qui a été écrit avec d'autres , les enfants qui dans le trajet m'ont accompagné et sont toujours là ... juste à côté
L'ironie du petit mot d'hier cachait mal peut être ce qui quelque part recèle encore de la souffrance mais un trait à la règle est tiré et en parlant des avions j'ai commencé à écrire le tome suivant .
La tête dans les nuages , le nez levé aux étoiles , le souffle du vent dans les branches ....
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