De retour hier j'ai rencontré la poule qui picorait dans son cylindre de grillage .
En roulant devant l'APEI ma petite dernière m'a dit "c'est beau Chambéry le haut " et je lui ai donné raison : toute cette végétation est agréable .
Rentrer
, retrouver mon lieu de vie , les voix des enfants dans la montée ,
bavarder avec la voisine assise sur les escalier , un voisin qui a
tenu la porte pour que je puisse traîner ma valise dans le hall et qui
souriant me demande
"bonnes vacances ? " c'est sympathique .
Dans mon carré de terre la menthe est ressortie , remplaçant les tulipes et les perces neige .
Quelques
graines de courge et au hasard des germinations des graines
récupérées l'an dernier j'aurai peut être un peu de tomates et de
courgettes .
Des boites de plastique transparent vont me servir de serres .
Le quartier c'est aussi cela .
Samra à Sétif utilise le terme "village " -prononciation [villege ] car l'écriture "a" se dit "è" - pour désigner une cité d'immeubles .
Notre quartier est une forme de village où le commerce n'est pas conventionnel .
Les revenus journaliers des vendeurs de stupéfiants sont sans doute supérieurs à ceux du boulanger .
J'ai lu tout à l'heure chez le médecin un article d'un Marianne
de l'an dernier qui traitait de ce type d'activité dans les banlieues
; les "salaires" sont fixés en fonction de la prise de risque et
même pour les dealers , leurs sous fifres et leurs grossistes le
"métier" ne leur permet plus de rêver et la mort attend les caïds
au tournant pour une dette , la réclamation d'un remboursement , un
territoire ... à faire pleure dans les chaumières .
Ce que j'ai trouvé intéressant c'est la parole désabusée des policiers dont les paroles ont été retranscrites
"On
a perdu la guerre " car" il y a dysfonction du système judiciaire " :
-transformation de peine de prison de 4 mois en 4 mois de "bracelet
"(et l'on a bien vu ici que les jeunes concernés n'étaient pas
particulièrement gênés pour poursuivre leur activité illégale )
- procès n'ayant toujours pas eu lieu au moment du "dézingage
" d'un propriétaire en liberté provisoire de territoire de vente
(coût allant jusqu'à 250 000 euros en région parisienne ou sur
Marseille ; combien chez nous ? ) 4 ans après son arrestation pour
meurtre supposé d'un concurrent
La situation n'est pas
dégradée à ce point dans notre environnement proche ; une zone de
non-droit n'est pas installée et institutionnalisée , ancrée dans le
béton .
Pas de règlements de comptes tels ceux qui ont été relatés entre bandes marseillaises ces derniers mois .
Il y a des activités délictueuses mais il faut relativiser ; nous pouvons être bien ici .
Il n'est pas question de se voiler la face , de se mettre sous niqab
, pour ne pas vouloir voir la réalité : ce qui se trafique sous nos
fenêtres ou dans certaines entrées des montées est de l'ordre des
faits observables ,analysables , interprétables à la lumière de ce qui est connu sur le sujet .
Ce
n'est pas parce qu'il y a pire ailleurs qu'il faut "accepter" car il
s'agirait là d'un consentement forcé par l'impossibilité de loger
dans un quartier ou la délinquance est moins visible ou d'un autre
type .
Il faut sauver ce qui peut l'être et réfléchir à ce qui peut être fait pour infléchir la tendance .
J'ai des idées plein la tête mais ne sais pas par quel bout commencer .
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