jeudi 18 juin 2009

le poids des mots (1)

[...]Combien de mots utilisés par un individu « moyen » dans sa vie quotidienne ? - La plupart des Français utilisent moins de 5 000 mots. Vocabulaire quotidien et pratique : de 300 à 3 000 environ, selon l’individu.[...]
http://www.weblettres.net/spip/article.php3?id_article=552
http://robert.riviere.info/article.php?sid=5


Je ne sais combien il m'en faudra pour ce billet nécessaire à exorciser ce qui me trotte dans la tête et m'empêche de dormir .
Je fais le choix ce soir de vous parler des
mots avec la charge qu'y met le locuteur et celle que leur donne l'auditeur .
C'est bien là un des problème rencontré par la communication ; l'autre a t'il entendu ce que je lui ai dit ou ce qu'il a pensé que je voulais dire ?

Une autre difficulté réside dans ce que l'on voudrait faire entendre mais que l'on ne sait comment exprimer .

Une troisième dans ce qui est dit en notre présence mais avec sans nous être clairement adressé de façon à qu'il soit possible pour le locuteur se donner l'air innocent alors qu'il a avancé avec de gros sabots , donnant l'impression de vouloir provoquer une réaction
( je ne fonce pas toujours dans le panneau ; il m'arrive même de faire celle qui ne percute pas . Si , c'est vrai monsieur Hayabousa , quand la ficelle est si grosse que celà m'emm.... de perdre du temps pour redire ce que je pense alors qu'en face brûle l'envie denous faire un procès pour avoir déjà instruit le notre .... à charge )

Une quatrième est liée au fait que les mots n'ont pas la même valeur pour tous en fonction de notre vécu et de ce que l'on suppose qu'autrui pense Il y a sans doute bien d'autres subtilités liées à l'usage de la langue parlée et écrite .

Il n'en reste pas moins , malgré le recul que j'ai voulu prendre , que certaines choses m'ont fait et me font toujours réagir un peu à la manière de la grenouille dont on stimulait le nerf sciatique après l'avoir décérébrée du temps où j'étais jeune .....

J'ai bondi récemment au récit fait par la plus grande de mes filles sur le vocabulaire utilisé à l'encontre de certain professeur par des élèves de 5ème ; le pire, à mon avis, est

-que la chose est tellement banalisée que la majorité de la classe ne semble pas trouver l'emploi de certains mots anormal

-que les quelques élèves génés par cet usage n'ont pas osé se manifester

La Fontaine l'a écrit en son temps " la raison du plus fort est toujours la meilleure" mais c'est là provocation pour dénoncer les abus !*
Espérons que de courber comme le roseau de la fable permettra aux plus discrets de ne pas se laisser étouffer sous la masse de la bêtise et de pouvoir se redresser en d'autres circonstances , dépasser la crainte des représailles et assumer leurs différences


Prenons acte :il y a dans nos écoles de centre ville ( je ne parle pas de banlieue dite "difficile" ) des adolescents qui , peut être pour un pari stupide , traitent un professeur de"pute" !
A notre 'époque alors que n... t... m.... est banalisé certains penseront peut être que je m'offusque facilement d'un écart de langage ; il est vrai que ce mot est devenu monnaie courante dans la bouche des gamins et que peut être ils n'en connaissent le sens ; il n'empêche que ceci n'a pas sa place , à mon avis, - surtout en toute impunité- dans un établissement scolaire


[...]Pour la verve «fleurie» des cités, David Lepoutre (Cœur de banlieue, Odile Jacob) parle de «contre-légitimité linguistique» en opposition à la «belle langue française, académique et scolaire». Voilà peut-être pourquoi les premiers touchés par les salves d'insultes ne sont autres que ceux qui incarnent l'autorité et la loi: les profs, les magistrats et les flics. La «nique» a encore de beaux jours devant elle...

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-insulte-decodee_496407.html


Rappel :


Article R621-2 du Code pénal :

L'injure non publique envers une personne, lorsqu'elle n'a pas été précédée de provocation, est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 1re classe.

Article R624-4 du Code pénal :

L'injure non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe.
Est punie de la même peine l'injure non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap.

Or, selon l'article 131-13 du Code pénal :
- une contravention de 1° classe est punie d'une amende de 38 € au plus ;
- une contravention de 4° classe est punie d'une amende de 750 € au plus.

L'injure non publique (= insultes dans la rue) est donc une infraction sanctionnable par la loi pénale.

Sources :

Etudiant en master de droit
http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20061027081550AA2XYc8

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2090/articles/a257452-insultes_en_garde_%C3%A0_vue.html

http://www.chiennesdegarde.com/article.php3?id_article=323
Article 433-5 du code pénal

" Constituent un outrage puni de 7 500 € d'amende les paroles, gestes ou menaces, les écrits ou images de toute nature non rendus publics ou l'envoi d'objets quelconques adressés à une personne chargée d'une mission de service public, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de sa mission, et de nature à porter atteinte à sa dignité ou au respect dû à la fonction dont elle est investie. Lorsqu'il est adressé à une personne dépositaire de l'autorité publique, l'outrage est puni de 6 mois d'emprisonnement et de 7 500€ d'amende. "
" Lorsqu'il est adressé à une personne chargée d'une mission de service public et que les faits ont été commis à l'intérieur d'un établissement scolaire ou éducatif ou, à l'occasion des entrées ou sorties des élèves, aux abords d'un tel établissement, l'outrage est puni de 6 mois d'emprisonnement et de 7 500 € d'amende ".
http://droit-finances.commentcamarche.net/forum/affich-3896601-insulte-sur-un-fonctionnaire

Quel lieu commun que ce mot utilisé n'importe comment ; nos chères"têtes blondes" et brunes manquent de curiosité et auraient pu faire de leur coup d'éclat un exercice de vocabulaire impromptu : péripatéticienne, fille de joie , catin et autre morue ou roulure auraient pu être accompagnées comme il se doit de maquereau et souteneur , proxénète ou barbeau ...
Peut être qu'ainsi le nombre minimum de mots utilisés pour se faire entendre s'accroîtrait sensiblement .

Aucun commentaire: