vendredi 9 juillet 2010

scène de famille

Retour sur les pages du mois dernier . Loin de moi la volonté de blesser quiconque mais je ne sais comment dire autrement que je le fais dans ces billets lorsqu'ils me servent à la fois de journal personnel et de moyen de communication avec les miens et ceux qui me sont affectivement proche . Spontanément , sans fioriture et sans diplomatie , sans langue de bois ni démagogie .
Ce n'est sans doute pas la fonction d'un blog mais sur le mien c'est cela aussi
Tout y passe des réactions aux informations qui m'intéressent et que je veux partager , d'un film ou d'un livre mais aussi des émotions d'un moment .

Il y a eu la trace écrite reflet de coup de gueule que je ne savais comment dire , coup de gueule lié à la peur de voir mon Pétou ne pas pouvoir poursuivre ses études tout simplement parce que "de mon temps " un redoublement s'accompagnait d'un "sucrage " de la bourse du Crous et qu'une heure de calculs sur un bout de feuille ne m'avait pas permis de trouver une solution financièrement viable ... un fameux "bosser ou baiser il faut choisir " presque digne du langage de Tatie Danielle quand elle a des mots avec son grand .
Une folle inquiétude du lendemain qui s'est dans un premier temps traduite par un remontage de bretelles et plus tard dans la nuit par la nécessité de leur dire combien je les aime et que s'ils n'avaient pas rencontré la demoiselle qui leur est complémentaire (pour les 2 qui ne butinent pas ) ils auraient sans doute raté un moment important de leur vie .
Moi qui ai eu un "béguin " ( qui fut de fait bien plus que cela et me permet de dire près de 30 ans plus tard que j'ai de beau souvenirs ... ) à l'âge qui est aussi celui de leur premier amour je ne peux que souhaiter que d'avoir une vie qui ne les abîme pas , une vie où ils seront respectés et respecteront l'autre en tant que personne différente d'eux .
Une vie de famille où la différence de chacun sera un enrichissement , où personne ne serrait la " chose" d'un autre ... bref une vie que je conçois comme normale pas un épisode qui laisse des cicatrices émotionnelles se ré-ouvrant pour un accroc avec paniques et fuites , larmes et fermeture sur moi , devant des mots , une silhouette , une intonation , un ressenti ...
L'impression d'être réduite à une fonction d'intendante, bonne à tout faire , porte -monnaie , secrétaire ou la réaction qui m'étreint lorsqu'un des enfants prend sans me demander un objet ou m'oblige à renoncer à quelque chose - surtout parce que (et j'en suis responsable ) je n'ose pas dire non - auquel je tiens par ce qu'il correspond à une liberté retrouvée ( photo , dessin , musique , cinéma ) me renvoie dans un passé proche qui fait partie de ce que je suis et que , par conséquent , je ne renie pas .
Le renier serait du reste oblitérer ce que ces années m'ont apporté de bon . Ce n'est pas par ce qu'une situation est devenu progressivement insupportable à en crever que tout ce qu'il y a autour est à jeter .
Je sais maintenant que j'ai pris un peu de recul les rouages qui m'ont menée là où j'en étais il y a 5 ans . Je sais que je suis en cours de reconstruction et qu'il n'y a pas que la façade à ravaler . Je sais que je réagis à vif , qu'il m'arrive - sans le vouloir- de blesser en le faisant sans apprêt et avec une rugosité ( voir une rudesse ) qui cache des larmes et l'impression revenue du ressenti de n'être " rien " ou au mieux un outil utilisable et déposé là à la va comme je te pousse en fonction des humeurs et états d'âme d'autrui .

Je sais que je ne suis pas facile à vivre et qu'il faut souvent décrypter ce que je dis et ce que je tais , que ce n'est pas évident pour qui n'a pas toutes les clés et que ces clés nul autre que moi ne les a toutes à disposition .
Voilà une explication qui ne se veut pas justification mais un écrit de plus vers ceux qui le lirons sans voyeurisme , pas ceux qui passent sans chercher à me connaître mais les quelques personnes avec qui par ce biais j'arrive à dire un peu de moi .

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