vendredi 1 février 2013

"jouez hautbois , resonnez musettes ...."

 autre publication  même thème  http://lespenseedecornelius.blogspot.fr/


 Fin des  vacances de  Noël  , des fêtes de fin d'année  .
Merci  mon Dieu   nous avons  évité  grosse   bouffe et orgies  diverses.
 Cette fin d' année  fut  un peu rude  :  mon Loup   s'est envolé  de l'autre côté de la planète  et  l'espace de quelques  heures  mon attrait pour les avions a considérablement décru ; j'ai maudit  ce mode de transport qui  l'emportait si loin  tandis  que  le saut de puce Chambéry -Londres  nous avait été  impossible compte tenu des tarifs pratiqués
 J'ai beau savoir  que l'économie locale est  fortement  dépendante du tourisme  lié aux stations de ski le déferlement  des  sujets de sa majesté Elisabeth II  venus de tout le Royaume Uni (il faut  considérer  l'Irlande comme quotité négligeable pour l'affirmer ) , des Teutons et des Russes riches de la nouvelle économie  pour qui "l'or blanc"  est peut  être un terme à double sens  et la transhumance routière  chaque  fin de semaine  m'agacent.
Le mot est léger  quand  ces déplacements se conjuguent  avec  ceux des personnes courant les soldes  ... "courant" , c'est  beaucoup dire  quand sur les axes principaux les  voitures sont au coude à coude  et roulent à environ 1/10 de  la  vitesse indiquée  comme  maximale  pour le  lieu .

  Famille "recomposée "( Dieu que  je n'aime pas  cette expression  mais  rien d'autre  ne  me  vient ,  composée  de personnes  vivant  bien ensemble dans leurs différences  de foi , de goûts  et saveurs connues et à découvrir  nous avons  fêté  Noël  tout simplement  autour d'un arbre  bricolé  car  unanimement  nous avons choisi ceci plutôt que le traditionnel sapin .
Il a été  comme les années  précédentes fait de  branches  mortes rassemblées  et  fleuries de décorations  fabriquées  dans les derniers  jours .

 C'était le premier  Noël  de Saïd  car en Algérie   le 25 décembre  n'est  pas jour de  fête . Quelques  pâtissiers  fabriquent et vendent des  bûches  mais celles ci sont onéreuses et  inaccessibles  financièrement  à  la plus grande partie de la population .
 Outre leur  prix  elles sont aussi  boudées  car rattachée  symboliquement  à la période de la colonisation  française  et  à une  fête  chrétienne .*

 Nous avons  donc fabriqué un Noël   qui  nous est propre , celui  qui nous correspond .



depuis quelques années  le sapin traditionnel a disparu  au profit de  branches ramassées  , disposées  dans un pot  et   décorées.
 Très païen comme approche   de  redonner des arbres et des fruits  à des  branches  mortes  :)
 Ce n'est pas cela    qui a  guidé mon choix  l'année où fut inaugurée  la tradition des  branches ; choix économique , écologique mais aussi participation de toute la maisonnée  à la décoration.
au fond de moi  peut être aussi  une volonté de me démarquer , me dissocier , de ce qui se fait  dans la famille paternelle  des enfants .



Les repas   furent volontairement simples  tout en respectant  la tradition  : bûche maison et surtout les rissoles .



A  ces  pâtisseries de mon enfance  se sont ajoutés des makrouts et du matlou   venus des étages  supérieurs  avec les voisines  qui ramenaient  les assiettes  ayant servi de support  aux  gâteaux   qui leurs avaient été portés  : une assiette ne se rend  jamais  vide .

 La  notion  festin  dans ces occasions m'a toujours  heurtée ; depuis  plusieurs années  j'ai enfin  la possibilité  de revenir  à mes racines  sur  ce point comme sur  bien d'autres ; possibilité de transmettre   ce que  j'estime  faire partie  des valeurs   familiales , locales  et d'un mélange  de protestantisme  et  d'une vie  ancrée dans  le  monde rural de la  vallée  du Giffre : un ensemble sans affèterie  qui me  vient en  droite  ligne  de ma grand mère  (qui doit en sourire  du  fond de sa tombe ).





 compléments



*Le pourcentage de chrétiens en Algérie est une question qui fait débat. Il était officiellement de 0,06 % en 2002 selon le gouvernement algérien. Il serait aujourd'hui d'environ 0,7 % de la population totale algérienne (d'après l'ONU et des organismes chrétiens), soit jusqu'à 70 000 chrétiens, surtout des catholiques vivant à l'ouest et à Alger. Les Églises protestantes d'Algérie avançant le chiffre de 50 000 fidèles en 200811, mais le ministère des Affaires religieuse parle de 50 000 chrétiens dans le pays, essentiellement catholiques12. D'autre part, en 2002 l'ONU dénombrait 100 000 catholiques et de 50 000 à 20 000 protestants dans le pays. Quant au World Factbook de la CIA, il estime dans qu'il y aurait 1 % de chrétiens et de juifs en Algérie13. Selon la direction régionale des affaires religieuses, il y aurait environ 2 500 nouveaux convertis en Kabylie
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Christianisme_au_Maghreb


«Mais en Algérie, il y a pire que le racisme anti-noir», insiste, Stanislas. «Je suis chrétien et ici c'est plus dur que d'être noir».
Le racisme religieux en Algérie, une autre histoire, beaucoup plus violente...
 http://www.slateafrique.com/93581/les-enfants-ces-racistes-qui-signorent-algerie
 http://www.youtube.com/watch?v=ntuGcBn8ihQ

 http://www.youtube.com/watch?v=5YMkYLLANWY



MessagePosté le: Mar 28 Déc 2010 13:17    Sujet du message: Algérie, la bûche de Noël devient indésirable Répondre en citant


Citation:
«Vendre des bûches voudrait dire que j’encourage les gens à fêter le Nouvel An chrétien».
Nombre d’artisans pâtissiers refusent, pour diverses raisons, de vendre cette gourmandise dite du «mécréant». Mais, pourquoi les Algériens s’éloignent-ils de ce produit qui a survécu à la vague de l’islamisme qui a touché l’Algérie depuis le début des années 80?

Un petit tour chez les confiseurs de la capitale, nous fait vite comprendre que la très controversée bûche est devenue un luxe. Elle n’est proposée que dans des endroits huppés et, encore seulement, pour une clientèle ciblée. «Ce produit n’est pas rentable», résume Yacine, jeune pâtissier à Rouiba (banlieue est d’Alger) «l’Algérien de 2010 est plus concentré sur la cherté de la vie qu’autre chose», justifie encore le pâtissier de Rouiba. Il ajoute que l’augmentation du prix des matières premières est pour beaucoup dans son choix. «Avec l’huile et le sucre qui ont augmenté, ma bûche va me revenir trop chère. A quel prix vais-je la vendre? Qui pourra se la payer?», s’interroge-t-il.
Ayant entendu notre discussion, un client nous interpelle. «Moi, personnellement, pendant toute la tragédie nationale, je ne ratais pas un réveillon.» Pour lui, la bûche était un moyen d’affirmation. «C’était ma façon de résister contre le terrorisme», avance le citoyen. Maintenant il dit ne plus être concerné par cette fête. «Maintenant que la tendance intégriste a disparu, je ne me sens plus concerné par cette fête. La bûche, les sabots au chocolat...ce n’est plus pour moi. La fête de fin d’année est un jour comme les autres. Sauf qu’il est férié, il me permet donc de me reposer.»

Cependant, la tendance qui prévaut chez de nombreux artisans est le refus catégorique de confectionner ce gâteau. Pour des raisons religieuses, disent-ils. Ahmed, un boulanger-pâtissier à Kouba confirme cette tendance: «Je ne confectionnerai jamais ce genre de produits, car je les considère comme une offense à l’Islam.» Il s’interroge aussi sur ce paradoxe algérien, qui est «d’abandonner nos traditions pour d’autres étrangères à notre culture. Pourquoi aller célébrer le réveillon occidental alors que nous disposons de deux fêtes semblables qui sont l’Achoura et le Yenneyer? Deux merveilleuses fêtes que je considère plus atypiques. Je dirais même plus profondes vu leur signification.»
Pour un autre confiseur du même quartier, vendre des bûches le jour de l’An est semblable au fait de vendre de l’alcool: «Vendre des bûches voudrait dire que j’encourage les gens à fêter le Nouvel An chrétien. Pour moi, c’est donner le mauvais exemple aux jeunes générations, c’est comme si je les incitais à boire de l’alcool.» Il va même jusqu’à dénoncer les festivités du Nouvel An, affirmant qu’elles n’ont rien à voir avec l’Islam, qualifiant ceux qui le fêtaient «d’aliénés, d’ignorants, voire de mécréants».

Un pâtissier à Alger-Centre nous confirme que depuis 2005, le nombre de bûches qu’il vend pour le réveillon ne cesse de diminuer. Il affirme que «les Algérois ont renoncé à acheter les traditionnelles bûches de Noël et à l’occasion du Nouvel An, ils sont effrayés par les islamistes qui les mettent en garde contre la colère divine». Il estime, que «les conservateurs radicaux ont mis à profit les catastrophes naturelles (séismes et raz-de-marée) de 2005, qui ont frappé plusieurs pays d’Asie, la veille du Nouvel An, faisant plus de 200.000 morts, pour affirmer que la célébration du Nouvel An par des musulmans étaient un affront à Dieu et son Prophète (Qsssl)». Il témoigne que certains de ses fidèles clients, qui étaient des consommateurs de bûches, lui ont affirmé, que par conviction, ils ont «renoncé» à ces jouissances de fin d’année. «Les Algériens sont de plus en plus pieux, certains de mes clients, qui fêtaient assidûment cette soirée, m’ont confié qu’ils ne le feraient plus par dévotion à Dieu. Ils attestent que Dieu a puni des gens qui ont transgressé ses commandements en s’adonnant au vice et à des turpitudes».

Avant de nous laisser partir, notre interlocuteur tient à nous confier une anecdote «Certains de mes collègues qui activent dans des quartiers populaires, et qui vendaient cette fameuse bûche, se sont fait menacer par le voisinage. Ces derniers les considéraient comme des «koufar» (mécréants). De ce fait, ils ont décidé de ne plus en vendre...» Mais, l’éphéméride ne s’arrête pas là! Ayant des habitués et ne pouvant refuser leurs commandes, les confrères de notre sympathique ami, ont trouvé une astuce des plus ahurissantes pour vendre ce produit sans se faire remarquer «Ils acceptent ces commandes à condition qu’elles soient faites dans une totale discrétion. Les clients doivent récupérer leurs achats à la fermeture...». Par conviction, ou manque de moyens, les Algériens semblent être revenus à une vie plus simple, dépourvue de superflu et spirituelle...http://www.bivouac-id.com/forum/viewtopic.php?p=160632&sid=2511682fc4165f2cbed80d676ebbe4ce

http://www.lejournaldalgerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=4247:les-barbus-nont-pas-fete-le-nouvel-an-au-quebec&catid=38:top-news-
http://www.algeriepyrenees.com/article-algerie-l-intolerance-pointe-de-nouveau-le-nez-95872330.html




El Watan - Lundi 26 décembre 2011 - 4
L’ACTUALITÉ
LES ALGÉRIENS PRÉPARENT LE RÉVEILLON

Forte demande sur le grand Sud
● Les hôtels sont complets depuis 3 semaines et l’offre ne répond pas à la demande.
e réveillon du nouvel an
approche. Les Algériens
semblent avoir une idée pré-
cise sur le lieu où ils franchiront
le seuil de la nouvelle année. Cha-
cun a opté pour une destination en
fonction de son pouvoir d’achat.
Les plus nantis vont festoyer
dans les hôtels 5 étoiles de la
capitale. Les autres ont contacté
des agences de voyages qui pro-
posent des formules attractives,
pour aller sous d’autres cieux. Et
il y a ceux qui se contentent d’un
repas familial dans une ambiance
conviviale, comme c’est le cas
de G. Habiba qui travaille dans
le secteur du journalisme et de la
communication. «Je vais le pas-
ser à la maison, devant ma télé,
ou en lisant un bon livre comme
de coutume, je n’ai ni les moyens
ni la bonne compagnie et encore
moins le temps, puisqu’on bosse
le 1er janvier», confie-t-elle. Pour
Aldjia, qui est dans les relations
publiques d’une entreprise de
téléphonie mobile, «la plupart
le fêtent chez eux ou à l’étranger
par manque d’originalité. A part
dîner et écouter de la musique, y a
rien chez nous et puis par rapport
aux mentalités aussi, il n’y en a
pas beaucoup qui le fêtent en di-
sant que ce n’est pas à nous».
Ceci dit, les Algériens ne se pri-
vent pas des joies de cette occa-
sion. A l’hôtel Sofitel, on a mis
les petits plats dans les grands.
La responsable de la communi-
cation et des relations publiques,
que nous avons contactée, nous a
affirmé que la direction a décidé
d’organiser une soirée avec ani-
mation au restaurant El Mourd-
jane à 15 000 DA par personne.
«Nous avons également mis en
place une promotion sur le tarif
des chambres que nous proposons
à 15 000 DA pour la nuit du 31 dé-
cembre. L’animation sera assurée
par un trio de musiciens.» Beau-
coup ont déjà réservé. La salle
Tassili du prestigieux hôtel Hilton
d’Alger propose une escale culi-
naire et une ambiance festive sous
le slogan «Phare de la lune».
Du côté des agences de voyages,
cette époque de l’année est une

opportunité pour améliorer le
chiffre d’affaires. Bachir Djeribi,
président du Syndicat national des
agences de voyages (SNAV), nous
donne les tendances générales. Au
niveau international, «la Turquie
a la plus grande part. Le Maroc
arrive à petits pas. D’ailleurs
l’agence Zenata Voyages a prévu
un charter pour Casablanca à
partir d’Oran. C’est ainsi que
certains iront à Marrakech pour
planter leur décor de début d’an-
née. L’Espagne est aussi une
destination pour des hommes
d’affaires. L’Egypte est en baisse,
malgré les efforts déployés par
la représentante d’Egytair en
Algérie qui tente de mettre en
contact les agences de voyages al-
gériennes avec leurs homologues
égyptiennes». En Algérie, c’est
l’appel du désert qui l’emporte.
Les hôtels sont complets depuis 3
semaines et l’offre ne répond pas
à la demande, puisque plusieurs
établissements hôteliers publics
sont en rénovation. La majorité
part en voiture, car le transport
aérien reste très cher. «Il y a une
forte demande à Tamanrasset et
Djanet. Il faut savoir que les
agences locales ont pris l’initia-
tive de réduire leurs prix de 50%.
Le wali de Tam a procédé à l’ins-
tallation d’un espace saharien
destiné à la clientèle nationale :
il s’agit d’un camp de 300 per-
sonnes avec sanitaires et autres
commodités pour leur permettre
de passer un agréable séjour»,
explique M. Djeribi. Une manière
de compenser les pertes dues au
manque de touristes étrangers ?
Pas tout à fait, mais il permet au
moins de garder les agences loca-
les sous perfusion.
Contacté, Hamou Ouyahia, direc-
teur général de l’EGT Tamanras-
set, nous lance tout de go : «On
est déjà complet. La plupart des
clients, pratiquement des familles,
viennent d’Alger. Il y a quelques
étrangers (des Français). L’hôtel
Tahat, d’une une capacité de 148
chambres, propose un séjour de
4 jours/3 nuits à 27 000 DA avec
déjeuner, soirée de réveillon et 2
excursions.» Et pour décompres-
ser et profiter d’un dépaysement
total, une nuitée a été program-
mée dans le site enchanteur de
l’Assekrem. Nadjah Boudjelloua,
directeur général de Shams tours,
nous confirme que certaines des-
tinations traditionnelles sont en
baisse comme la Tunisie. «Le flux
a diminué par rapport aux années
précédentes, malgré l’effort des
hôteliers», dira-t-il, remarquant
pour reprendre ses termes «l’ab-
sence de l’Office national du
tourisme tunisien (ONTT)».
Selon les estimations des res-
ponsables de cet office, «près de
100 000 Algériens sont attendus
durant les fêtes de fin d’année».
Offrir une nouvelle image de la
Tunisie est l’objectif du gouver-
nement. Des efforts considérables
sont consentis dans le but de relan-
cer le tourisme, notamment après
la Révolution. Selon lui, le Maroc
et la Turquie sont très demandés.
En dépit de la cherté du billet, ces
destinations offrent un produit
très intéressant (rapport qualité/
prix). Quant à la relance du Grand
Sud, elle reste encore largement
freinée par la cherté du transport
aérien. Des négociations ont été
entamées depuis deux mois avec
la direction d’Air Algérie avec
la médiation du ministère du
Tourisme et de l’Artisanat, pour
bénéficier «d’une offre packagée»
avec une palette de formules. Les
négociations n’ont pas encore
abouti.

FÊTES DE FIN D’ANNÉE
Quand la nostalgie le dispute au rejet
i ce n’était votre question, j’ai
complètement oublié que le 25 dé-
cembre coïncide avec la fête de Noël»,
affirme Sid Ali M., rencontré dans une
pâtisserie-confiserie, à Ben Aknoun.
Cet ingénieur des Ponts et Chaussées,
50 ans, au regard malicieux, a grandi à
La Casbah dans une famille nombreuse.
«Quand j’étais tout jeune, on célébrait
tous les ans les fêtes de Noël et du
nouvel an avec mes frères et sœurs», se
remémore-t-il. Il se souvient de ces an-
nées 1970-80, où les Algériens, sans être
des chrétiens, célébraient Noël dans la
convivialité. C’était surtout une aubaine
pour les enfants de recevoir des cadeaux
de leurs parents qui se déguisaient pour
la circonstance en «père Noël». A l’en-
tame de son récit, ses yeux brillaient, à
l’évocation de ces années «fastes». Pé-
riode d’insouciance, de vivre ensemble
et surtout de tolérance. «A part le sapin
de Noël, tous les autres ingrédients pour
fêter cet événement étaient présent.
Bûches, confiserie, chocolats, gâteaux
en tout genre. Mes frères et moi avions
même le père Noël comme ultime ca-
S
deau. C’était ma mère, pour nous faire
plaisir et donner de la solennité à cette
fête, qui jouait le rôle de père Noël»,
a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «Notre mère
nous enjoignait de laisser nos chaussu-
res devant la cheminée pour que le père
Noël nous ramène des cadeaux. Au petit
matin, effectivement on trouvait par
terre une multitude de cadeaux, pour
notre plus grand bonheur.»
RITES ÉTRANGERS
Le grand-père de Sid Ali M. était imam
de la Grande Mosquée, à la place des
Martyrs, durant les années 1940. Venue
de la région d’Azzefoun, de Kabylie,
cette famille de marabouts, ultraconser-
vatrice, tout en demeurant extrêmement
attachée à l’islam et à ses valeurs, fêtait
néanmoins Noël, cette fête chrétienne
qui célèbre chaque année la naissance
de Jésus de Nazareth (Aïssa chez les
musulmans). «Nous sommes une famille
de pratiquants. Nous sommes même
ultraconservateurs. Ma mère sortait
rarement dehors. Ou si elle le faisait,
c’est soit avec mon père ou avec l’un
de nous, vêtue toujours de son haïk»,
précise notre interlocuteur. Selon lui, la
présence coloniale en Algérie a tissé des
liens et créé des habitudes qui ne sont
pas forcément celles de la culture et de
religion des Algériens. Ils ont adopté ces
traditions, ces rites étrangers de manière
mécanique, sans qu’il puisse y avoir de
connotation cultuelle ou religieuse à
leur geste. «Nos grands-parents et nos
parents ont vécu et cohabité avec les
Européens. Cette cohabitation a fait
que quelques-unes de leurs fêtes sont
devenues les nôtres. C’était peut-être
un autre ‘‘butin de guerre’’. Nous avons
ainsi partagé leur tradition religieuse,
tout en restant profondément musul-
man», a-t-il indiqué. Mais le début des
années 1990, avec la montée de l’in-
tégrisme et du fanatisme en Algérie, a
mis fin à ces «rêves d’enfants» et les
cadeaux qu’ils recevaient à l’occasion
de cet événement. Le regain de religio-
sité a proscrit la célébration de ces fêtes,
sous le prétexte que tout ce qui s’éloigne
de la tradition du Prophète Mohammed
(QSSSL) est illicite. Notamment les fê-
tes chrétiennes et juives. «Moi-même je
ne fête plus Noël depuis la fin des années
1980. Pour le nouvel an, je le fais juste
pour marquer l’événement avec ma
femme, mes enfants ainsi que mes autres
frères. Ça n’a plus le même charme ni le
même goût d’antan. Il faut être à la page
et ne pas être à la traîne avec le reste du
monde», a-t-il révélé. «De plus, avec
le recul, je crois que fêter Noël comme
nous le faisions avant en famille ne
correspond pas à mes croyances. Même
si nous le faisions sans arrière-pensée
religieuse», a-t-il reconnu.
MANQUE D’ENGOUEMENT
Ces derniers jours, sur les réseaux so-
ciaux, des internautes faisaient des com-
mentaires à travers lesquels ils appellent
leurs «frères» à ne pas succomber à la
tentation de célébrer les fêtes de Noël
et du nouvel an. La raison ? Pour ces
internautes, invoquant des hadiths du
Prophète Mohammed (QSSSL), en
fêtant ces événements, cela équivaudrait
à s’assimiler aux chrétiens. Ce qui serait
contraire aux recommandations du Pro-
phète. Pour Mohamed Y., gérant d’une
boulangerie-pâtisserie, à Alger-Centre,
le public algérois ne manifeste plus le
même engouement pour l’achat des
gâteaux et des friandises, pour les fêtes
de fin d’année. L’érosion du pouvoir
d’achat, les innombrables problèmes
auxquels est confronté le citoyen lamb-
da chaque jour, sont pour beaucoup,
selon notre interlocuteur, dans cette
désaffection. «Avant, en prévision du
mois de décembre, on se préparait des
mois à l’avance pour marquer l’événe-
ment comme il se doit pour satisfaire le
client. Ce n’est plus le cas maintenant»,
indique Mohamed Y. «On vend certes
toujours des gâteaux à l’occasion du
nouvel an. Mais la différence est très mi-
nime avec les autres mois de l’année»,
a-t-il ajouté. Pourtant son magasin offre
une pléthore de gâteaux de toutes sortes.
Du chocolat spécial, mélangé aux aman-
des, des friandises pour cette occasion.
Mais les bourses des citoyens peuvent
à peine tenir pour oser s’offrir ce luxe
digne des pays au niveau de vie «élevé».
Meziane Cheballah

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