jeudi 10 mai 2012

je déteints ....

 je déteints ... pas au lavage  mais avec  l'âge  .

 L'aînée de mes filles  faisais une randonnée   La Féclaz - Croix du Nivolet  aujourd'hui  , avec une carte  et  5 autres élèves dans le cadre du cours  d'EPS







Objectifs : arriver à  bon port , ensemble et  en un minimum de temps .

 Là où certains de ses  frères se seraient contentés  d'un "ta gueule et  marche "  avec  (éventuellement ) récupération de la  gourde  (d'eau )  de celui ou celle  qui renâclait  elle a fait la montée avec une relative diplomatie  , allant  jusqu'à confier  la carte  à la  "blonde "  qui  cherchait un autre chemin  et a même  , si  j'en  crois ma demoiselle , envisagé  de grimper ailleurs ... "jusqu'aux  Charmettes  peut  être " !!
Non , elle n'a pas  le sens de l'exagération !


Confiance limitée  tout de même  puisqu'à l'approche de la falaise  elle  a repris  sa route  et la carte  à la "fausse  blonde  en plus " ...[tout est dit  en ces quelques  mots  :) ] et  a repris son chemin .La descente  ne fut pas  des plus tranquilles  la "blondasse "  n'ayant  -si  j'en crois ma fille - pas eu la décence  de se taire    à propos  du chemin à suivre   ainsi  qu'au sujet de son maquillage qui coulait  .... il ne faut pas donner les  verges pour se faire  battre !

Ma  fille est  rentrée  encore écumante  ou presque  , le trajet en car  jusqu'au lycée  puis  celui  jusqu'à la maison  n'ayant pas suffit à  faire tomber la pression  dans sa cocotte minute interne .
 Je  ne ferais pas l'énumération des épithètes  choisis  auxquels  j'ai eu droit  pendant son récit ; épithètes et mots d'oiseaux   propres à notre cercle familial .

Caractère acquis ou inné  ?  le vocabulaire est acquis  c'est certain , la "patience " face  à celles (ou  ceux )  qui  "chougnent ", aux  "gnangnoules "... inné  avec  renforcement acquis  sans doute .
  
Autant elle peut être patiente  avec  ceux et celles qui ont une raison qu'elle estime  valable ( asthme  par exemple , quand  ce n'est pas sa soeur )  autant  elle peut être  virulente  avec  les gourdes  qui ne font aucun effort  et vont même  jusqu'à faire  porter leur sac  .
 Une adepte du  "marche et tais toi"   que dans   l'exaspération  elle   irait peut être  jusqu'à transformer  en "marche et crève ".

 Autant l'avouer tout de suite  je  sors du  même  bain  et si , parfois et dans  des conditions  bien précises , j'arrive à  arrondir  un peu les angles  mettre des gants n'est pas  un mode de fonctionnement qui m'est  naturel .




Les mots  me sortent souvent de la bouche  avant que d'avoir eu le temps de les penser  et  les  filtrer .




 Voilà une de nos limites  filialement et fraternellement  partagées .J'entends encore  mon Loup  au retour d'un camp pionnier  dans les Hautes Alpes , je m'entends  plus souvent qu'à mon tour ... la dernière fois  c'était sans doute   dans les escaliers  qui permettent de monter à la Bastille  grenobloise  " monte et tais toi ; tais toi au lieu de râler  ... si tu fais de l'asthme  tu ne viendras pas te plaindre  "
En arrivant sur  Grenoble  la Puce avait  dit:  "je veux  monter là haut"; elle pensais "les  bulles " , moi je n'ai même pas envisagé leur existence !
 Bon , j'ai été raisonnable ;nous  nous sommes arrêtées à hauteur du musée dauphinois .... uniquement  pour être à l'heure en rejoignant Petzouille sur le campus :)

Il y a des situations , comme  l'effervescence  agacée   de ma demoiselle  quand elle a passé la porte , qui font  revenir  certains  souvenirs
Il m'est arrivé  aussi d'entendre  piques et  réflexions ,même de rester "à vache "  en grimpant   sur l'aiguille de l'M  :"- tu montes !!! 
                                                         - j'monte pas "
 Je suis quand même montée .

 Je n'en suis pas morte  et à entendre  mes enfants (la leçon est rentrée dans leur tête  )  je me  fais moins de soucis pour mes éventuels  futurs petits enfants
 Ils apprendront  peut être "qu'ils skient  comme une patate " , que "si tu  tu ne fiche  rien -sur le plan  des études "  tu pourras toujours porter  des moellons " .... Il n'y a pas de sot métier  et  maintenant  on ne peut plus  les envoyer "en champs aux  vaches " .

 Dois  je le dire  ?

Je les aime comme cela mes enfants  !

 S'ils étaient des "faces  de cul "  , hypocrites  et mollassons, menteurs  et tire au flanc *, habiles à tirer profit  des autres à leurs dépens , geignards et  hypochondriaques  ....
.... j'aurais nettement  moins de patience .


* cela ne veut pas dire  qu'ils  ne sont pas  tentés pas ces  chemins de traverse   communs à bien des  humains  mais  j'essaye  de rectifier ... avec toute  la conviction  et  la diplomatie  dont  je suis capable  (et  la force donnée par  la  colère  quand   j'explose )

3 commentaires:

Henri Étoile a dit…

Une maman comme un autre quoi.....

Claudine Dubois a dit…

On prétend que l'amour aveugle, moi je ne crois pas que ce soit vrai, je crois que l'amour ne voit que l'important. Le reste on s'en fout. Je m'émerveille de ce que mes enfants soient indemnes de certains de mes défauts, et possèdent, en plus, des qualités que je n'ai pas!
Finalement, les humains sont bien faits. A la question: qui éduque qui?
je répondrais: ça dépend de la "matière"...Maintenant il faut que je prouve que je ne suis pas un robot, ça ne va pas être facile.

cornélius a dit…

il faut faire la part de l'ironie , de l'auto dérision .Qui éduque qui ?
action réciproque je pense et c'est , entre autre , le genre de constat que je fais ici qui m'amène (parfois ) à moderer la virulence mes propos
virulence qui si elle est à certains moments trace d'une exaspération est à d'autres moments une figure de style , une forme d'expression à prendre au second degré ... ce que mes gamins savent faire car ils font bien la différence

filiation verticale , ascendance horizontale c'est cela aussi qui donne à chaque famille sa marque , ses marques
il y a des contextes où le constat d'une typologie commune renforce la sensation nécessaire à ce moment là d'un regroupement quelque soit la distance géographique

L'amour parentale n'aveugle pas , non , et heureusement qu'il nous laisse la lucidité nécessaire à l'éducation