samedi 5 mai 2012

rue du Faucigny

De retour hier j'ai rencontré la poule qui picorait dans son cylindre de grillage .
En roulant devant l'APEI ma petite dernière m'a dit "c'est beau Chambéry le haut " et  je lui ai donné raison : toute cette végétation est agréable .








Rentrer , retrouver mon lieu de vie , les  voix  des enfants dans la montée , bavarder  avec la voisine  assise sur les escalier , un voisin qui a tenu la porte pour que je puisse  traîner  ma valise dans le hall et qui souriant  me demande
"bonnes vacances ? "  c'est sympathique .
Dans mon carré de terre  la menthe  est ressortie , remplaçant les tulipes  et les perces neige .


Quelques graines de courge  et au hasard  des germinations des graines  récupérées l'an dernier j'aurai peut être  un peu de tomates et de courgettes .
Des boites de plastique  transparent  vont me servir de serres .



Le quartier  c'est aussi cela .
Samra  à Sétif  utilise  le terme "village " -prononciation  [villege ] car  l'écriture "a"  se dit  "è" - pour désigner une cité d'immeubles .


Notre quartier  est une forme de village où le commerce  n'est pas  conventionnel .
Les revenus journaliers  des  vendeurs  de stupéfiants  sont sans doute supérieurs  à ceux  du boulanger .

J'ai lu tout à l'heure chez le médecin  un article d'un Marianne  de l'an dernier  qui traitait  de ce type d'activité dans les banlieues ; les "salaires" sont  fixés  en fonction de la prise de risque  et   même pour les  dealers , leurs sous fifres et leurs  grossistes  le "métier"   ne leur permet  plus de rêver  et la mort  attend les caïds au tournant pour une dette , la réclamation d'un remboursement , un territoire ... à faire pleure dans les chaumières .
Ce que  j'ai trouvé intéressant  c'est la parole désabusée  des policiers  dont les paroles  ont été retranscrites
"On a perdu la guerre " car" il y a dysfonction du système  judiciaire " : -transformation de peine de prison  de 4 mois  en 4 mois de "bracelet "(et l'on a bien vu  ici que  les jeunes concernés  n'étaient pas particulièrement gênés pour poursuivre leur activité illégale )
- procès  n'ayant toujours pas  eu lieu  au moment du "dézingage " d'un propriétaire en liberté provisoire  de territoire  de vente (coût  allant  jusqu'à 250 000 euros  en région parisienne ou sur Marseille ; combien chez  nous ? ) 4 ans après  son arrestation  pour meurtre supposé  d'un concurrent
 La situation n'est  pas dégradée  à ce point  dans  notre environnement  proche ; une zone de non-droit  n'est pas  installée et institutionnalisée , ancrée dans le béton .
Pas de règlements de comptes tels ceux  qui ont été relatés  entre bandes marseillaises  ces derniers mois .


Il y a des activités délictueuses  mais il faut relativiser ; nous pouvons être  bien ici .
Il n'est pas question de se voiler la face , de se mettre  sous niqab , pour ne pas vouloir voir la réalité :  ce qui se trafique sous  nos fenêtres ou dans certaines entrées des montées  est de  l'ordre des faits  observables ,analysables , interprétables à la lumière  de ce qui est connu sur le sujet .
Ce n'est pas parce qu'il y a pire ailleurs qu'il faut  "accepter" car  il s'agirait là  d'un consentement forcé  par l'impossibilité   de loger  dans  un quartier ou  la délinquance  est moins visible  ou d'un autre type .


Il faut  sauver ce qui peut l'être  et réfléchir  à ce qui peut être fait pour infléchir  la tendance .
J'ai des idées plein la tête  mais  ne sais pas  par quel  bout  commencer .








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