dimanche 10 janvier 2010

sous la couette ... (2)

Fermée pour inventaire de Maya Waked est un premier roman dont je n'aurai pas soupçonné l'existence si je n'avais passé quelques jours aux Matelles et si , bien que mon sac de voyage soit chargé de livres , celui ci n'avait pas été posé sur une table basse ... incitation à l'entrouvrir , l'emprunter, le lire .

Dans un pays connu pour ses guerres successives , le Liban ( où trop souvent la mort est provoquée pour des questions de politique ) c'est un départ de la vie suite à un accident de la route qui nous est relaté . Le temps de l'adieu est possible , celui des espoirs aussi pour les proches de Noura avec leurs corollaires d'inquiétudes et de révoltes , de désespoirs et de sentiments d'injustices et d'impuissance .

Temps de l'adieu aussi pour Noura qui ,de son "endormissement " ,se souvient et évoque les temps et les personnes marqués dans sa mémoire ; questionnements sur une possible vie avec les lésions consécutives aux traumatismes puis renoncement qui la mène à partir .

Rappel de ses engouements de jeune fille , de sa vie d'enfant , des questions qui l'ont menée à faire les choix qui ont construit sa vie ...amitiés et relations présentant plus d'ambiguïté, périodes de guerre et d'exil , liens familiaux étroits et puissants ... le tableau de ce qu'est une vie se complète comme un puzzle au fil des pages , des visites , des soins , des souvenirs .


Inutile de vous en dire plus ... j'ai aimé écriture et récit tout comme j'ai apprécié l'écriture de Yasmine Char
Liban , encore , dans La main de Dieu
Liban en pleine guerre :
Liban d'une jeune fille musulmane de "grande" famille qui a "découvert" l'existence des camps de réfugiés
Elle est attentive aux visages las des femmes [...] Ces hommes qui fixent l'horizon au delà des tôles ondulées avec l'idée tue de partir et de vivre n'importe où sauf ici " que fais tu ici ? Que fais tu pour sauver ton pays ? " Mille noirceurs qui ne remettaient pas en cause ce travers de riche , je veux parler de cette manie de parader en maillots siglés ou cette particularité de dialoguer en trois langues pour situer le milieu social [...] J'avais encore besoin de ça pour exister , être reconnue par mes pairs .
Jeune fille , jeune femme, d'une quinzaine d'années qui franchit chaque jour la ligne de démarcation pour se rendre au lycée franco - libanais , côté chrétien et qui ainsi défie l'avenir que la famille de son père voit pour elle .
Jeune fille que la famille - en partie tout du moins - veut faire rentrer dans le rang , remettre dans le droit chemin qu'elle a quitté bien plus qu'ils ne peuvent l'imaginer .... après le départ de sa mère qui mettait un zeste de folie de vivre dans ses journées .... dans le Liban qui vient de tomber en guerre et dans lequel , pour elle , "le risque de mourir d'une balle ce n'est rien , rien , cette mort foudroyante par rapport à l'agonie des jours heureux "
Evocation de ce monde pluriculturel entre riches et pauvres , chrétiens et musulmans , religieux et non , qui est le sien .
Jeune fille devenue le jouet de son amant , de son amour , dont la robe emblématique etcriblée de balles , vient d'être jetée dans ruines . , avant d' irrémédiablement vouloir , "apprendre à marcher comme les autres [...] Un pas après l'autre, marcher doucement dans la quiétude des jours heureux"

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