mercredi 23 mai 2012

grandes et basses pressions

  Je  ne parle pas du temps qu'il fait  mais  du moral  qui fait  que  s'il y avait un instrument de mesure  il ne saurait plus  où donner de la tête .
 Les zones  de hautes pressions   contrairement aux phénomènes  météorologiques  entraînent orages et pleurs , les  zones de dépressions .... pleurs  et  tornades intérieures .

En ce moment  le temps  n'est pas au sec  à la maison  et  si  ce sont  souvent des  torrents de larmes  ce  ne sont pas  eux qui  débordent  mais  les  paperasses , les documents administratifs  .
Après avoir envahi  le  bureau ,  le dessus du meuble de l'entrée  (où selon Gad  el Maleh  on dépose dans un saladier  la  vis   qui reste après avoir monté le  meuble en  kit  et les clés de  valises  ayant rendu l'âme depuis longtemps ) *, l'étagère de la  cuisine , la table  de  nuit  .... la marée  noire  de l'encre  bureaucratique  a attaqué  une  bonne moitié de mon  lit .
 Comme il  n'y a plus  de digues  la dernière de mes filles dit que je colmate **
le matin  à l'heure du petit  déjeuner .... joli mot   pour signifier que je "comate " entre 2 anxiolytiques et un antalgique , en attendant le suivant .

 La prochaine revue  féministe  trouvée   chez un médecin et qui me  vante  les avantages  de la  vie  de la  femme  , mère de famille monoparentale , qui  a un veek end sur  2 , la moitié des vacances  pour  prendre son temps , essayer un  nouveau -ou plusieurs - jules  (qui ne s'appelle pas  Jules ) histoire de savoir si  noter son  numéro de téléphone  vaut la peine.... tout ça en sachant que  ce n'est pas la peine de courir  mettre les  gosses à  la garderie de l'école  dès potron minet  avant de se remettre  sous la couette avec  croupissants et chocolat  chaud ... et  bien   je lui fait  bouffer les pages de l'article  à la pseudo   journaliste  qui a  écrit ces  lignes !
Dans  la  vraie  vie , pas  celle de la télé (même  télé réalité ) ,  monsieur  ne se présente pas pour prendre ses mômes  et toi  tu  fais  du  24h/24 , 7j/7 , 365(ou 366) jours par an  pendant que lui   trie sur  catalogues internet les pseudo 90/65/90
 Moi  je n'ai  jamais pu aller  me dorer la pilule   sur le  bord  d'une piscine  à Djerba (et ce  n'est pas la pilule qu'il  faut mettre dans la  valise  mais les préservatifs ... ça protège de tout  parait  il ; même du  grand  amour  que la  midinette est persuadée d'avoir trouvé avachi dans le transat  à côté  d'elle ?) ou Palavas  ****

 Bon assez  ronchonné , je préfère rester avec les enfants que  de les entendre
"Papa  il  m'a promis  la dernière   console   machin  chouette  même  qu'elle  vient quand on la siffle "
ou nettoyer  au jet  l'anorak  plein de  vomi mélange frites -ketchup- glace - chocolat fondu  qu'il a  jugé malin de leur faire ingurgiter  avant de les    poser sur le  fauteuil du grand  huit  à la  foire  pour 3 tours en continu

 Le pire  c'est quand elles  vous sortent tout à trac " tu sais , avant  Natacha  qu'il a  emmenée  en boîte  pendant qu'il nous a laissé regarder ce qu'on voulait  à la télé , il y a eu  Coralie  qui  nous a appris  à faire des  bulles avec les  chewing gums (à c'était  ça  les noeuds dans les  cheveux   qui m'ont  valu 3 heures de hurlements ) ... et puis la mieux  c'était ...."
Bref "dans la vie, au début on naît, à la fin on meurt, pendant ce temps là, il se passe des trucs"  entre leur père qui veut paraître  jeune  et  les moments  où il a un plan cul  régulier  j'aime  mieux  qu'elles  ne sachent rien . 


 Les problèmes  commencent quand  il se manifeste  après   x temps de silence radio ; les gamins  ce ne sont pas des poupées en plastique  que l'on prend   quelques  jours  quand on  veut  se donner  l'ait d'un père attentionné  et que l'on  jette le reste  du temps 
 L'autorité parentale ça  ne se se limite pas  à la  mise sous enveloppe  (encore  faut il y penser )  d'un chèque de 80,00 euros et puis  basta .


 Alors là , la  maman monoparentale  elle ajoute  les tracasseries  et les invectives , les  lettres comminatoires  et les  gamins qui stressent , qui ont mal au  ventre ,  n'arrivent pas  à rester  concentrés en cours ...aux  factures qui traînent  et au dossier urgent  qui  est sous le lit depuis 3 semaines  et que la serpillière  vient de sortir .


 Mieux  vaudrait en sourire qu'en pleurer .


** effectivement  je colmate  un certain   nombre de brèches ...

*  au fait , comment sait il celui là que  j'ai  un  saladier  "des  fois que  ça serve " ?

*** ou tout autre destination  proposée  sur les pages des revues d'agences de  voyages avec  jeunes  gens  bronzés  et souriants .  Avez  vous souvent  vu des   chauves  bedonnants  et des  vieilles à peau  flasque   ballottant   sous les  bras ?  je  ne développe pas  davantage  les descriptions pour laisser travailler  votre imagination )


vendredi 11 mai 2012

avions et aéroports (1)

Rentrée  le 23 avril  par le vol Sétif-Lyon  d'Air Algérie  j'ai  , comme d'habitude , passé une  grande partie du temps de vol  le nez au  hublot .
Par chance  je suis  à chaque fois installée  à côté de cette fenêtre ouverte sur le ciel  et  j'en profite pour regarder  ce qui  passe  sous les ailes .
Le survol de l'Algérie entre l'aéroport  "8 mai 1945"  et la côte  méditerranéenne permet  d'observer dans un premier temps  les champs et les fermes  qui enserrent  la ville , s'immiscent entre  certains  quartiers  de celles ci  et entourent les villages environnants .Parcelles vertes  de blé  en cours de croissance , terres brunes ou ocres , lacs formés par des retenues  d'eau .
Très rapidement  nous  voilà dans les  nuages , traversant leur  brume  puis  au dessus de ceux ci .Que ce soit  Boeing ou Airbus  l'altitude de croisière  de ces oiseaux mécaniques  est  de l'ordre de 10 000 mètres .
Sur Air Algérie   la flotte est composée  d'avions  Boeing de la série 737-800 tandis que  la compagnie Aigle Azur  a choisi Airbus .Les A320 sont  les concurrents  des Boeing 737 et  j'ai un faible  pour ceux ci .
 Leurs pièces sont fabriquées en Allemagne , au Royaume uni  ou en Espagne , en France  avant d'être assemblées  à Toulouse .
Rien ne vient  des pays de Savoie ....  ce n'est  donc pas une question de chauvinisme  :) .
Airbus  c'est un coup de coeur .


Le temps de traverser  la mer  est partiellement  occupé  à manger le contenu d'un plateau repas  et si  je devais faire un comparatif  des 3 compagnies aériennes  utilisées  ces derniers mois  le premier prix  reviendrai  à Aigle Azur : plat  chaud  ou petit déjeuner  roboratif  contre  2 toasts  et une tartelette pizza  froide et rassie , fromage contre "vache qui rit " , produit laitier et compote  contre salade de fruit en boite répartie  dans des  alvéoles  plastiques et réduction industrielle  sans saveur , café ou thé  contre ...rien , bonbon à l'atterrissage contre...rien
Ne serait ce que  sur le plan  restauration  il n'y a pas  débat .

Swiss (ex Swissair) qui m'a permis de rejoindre Londres  est  disqualifiée  pour cause  d'économies  drastiques : repas composé  d'un sandwich  où je cherche encore  le fromage  entre  2 moitiés d'un mini pain viennois . Quand le départ  d'Heathrow  se fait à 16h30  après  plus d'une heure de  transport urbain  et  la traversée  en courant  de tout  l'aéroport  pour rejoindre le terminal de départ (35 minutes de déplacement  indiquées  sur le panneau  du point d'accueil .. pour personnes se déplaçant  normalement ) et l'arrivée  à 22h 30 à Satolas  suite  à la suppression d'un vol  je vous jure  qu'il y a de quoi regretter  de ne s'être nourrie que d'un yaourt le matin et d'un cupcake  en guise  de déjeuner .
A leur décharge  il  me faut  avouer  avoir savouré le carreau de chocolat suisse  distribué  à chaque  vol , soit 4 carreaux en tout  puisque j'ai à chaque fois  fait escale  à Zurich .
Ni Lindt  ni chocolat Rayon  mais  du chocolat SWISS tout de même !


 J'en reviens à mes moutons : les nuages  masquaient  la côte algérienne  ce  jours là  alors qu'à l'aller les découpes  du littoral étaient  visibles dans la pénombre  qui s'installait . Il est vrai que  nous étions en pleine  phase de descente  : de Bejaia (ex Bougie )  à Sétif  il n'y a qu'un peu plus  de  100-120 km .


 En arrivant vers la côte française  la côte  était   observable  avec à l'Ouest  les Pyrénées .



Le couloir aérien doit   être  un peu plus occidental  que  celui pris  une  fois précédente dans le sens  Lyon -Algérie   car  cette fois je n'ai repéré le Rhône que plus loin  de la côte  , après avoir survolé  ce que  je pense être les  Cevennes  et 1 volcan  égueulé (2 éruptions successives ) peut être à hauteur du Cantal .
L'avion tire vers l'est  et voilà le Rhône, des affluents dont les eaux  d'un vert  de chataîgnier à l'ombre  se distinguent  de celles  du fleuve   où elles  tracent une trainée .

 Zones pavillonnaires  avec ou sans piscines   faisant des taches rectangulaires du  bleu sulfate de cuivre  au  vert d'eau en passant par  les turquoises  en dégradé


 Champs labourés   passant par toute une  gamme de bruns ,  certains  sont déjà en  cultures  ... pointillés  denses de vert  ou jaune  sale   sur toute la surface  quand il s'agit de colza .

 Un hémicycle romain et des  bateaux "promène touristes " sur le Rhône : sans doute  Vienne  avec tout proche le site de Saint Romain en Gal .

 Nous continuons  à virer  et les étangs des Dombes  passent sous les ailes ; certains sont vidés , prêts à être curés , tous les poissons ramassées


 "Gardez  vos ceintures  jusqu'à l'arrêt  total de l'avion "
 Saint Exupéry :"Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé..."

jeudi 10 mai 2012

je déteints ....

 je déteints ... pas au lavage  mais avec  l'âge  .

 L'aînée de mes filles  faisais une randonnée   La Féclaz - Croix du Nivolet  aujourd'hui  , avec une carte  et  5 autres élèves dans le cadre du cours  d'EPS







Objectifs : arriver à  bon port , ensemble et  en un minimum de temps .

 Là où certains de ses  frères se seraient contentés  d'un "ta gueule et  marche "  avec  (éventuellement ) récupération de la  gourde  (d'eau )  de celui ou celle  qui renâclait  elle a fait la montée avec une relative diplomatie  , allant  jusqu'à confier  la carte  à la  "blonde "  qui  cherchait un autre chemin  et a même  , si  j'en  crois ma demoiselle , envisagé  de grimper ailleurs ... "jusqu'aux  Charmettes  peut  être " !!
Non , elle n'a pas  le sens de l'exagération !


Confiance limitée  tout de même  puisqu'à l'approche de la falaise  elle  a repris  sa route  et la carte  à la "fausse  blonde  en plus " ...[tout est dit  en ces quelques  mots  :) ] et  a repris son chemin .La descente  ne fut pas  des plus tranquilles  la "blondasse "  n'ayant  -si  j'en crois ma fille - pas eu la décence  de se taire    à propos  du chemin à suivre   ainsi  qu'au sujet de son maquillage qui coulait  .... il ne faut pas donner les  verges pour se faire  battre !

Ma  fille est  rentrée  encore écumante  ou presque  , le trajet en car  jusqu'au lycée  puis  celui  jusqu'à la maison  n'ayant pas suffit à  faire tomber la pression  dans sa cocotte minute interne .
 Je  ne ferais pas l'énumération des épithètes  choisis  auxquels  j'ai eu droit  pendant son récit ; épithètes et mots d'oiseaux   propres à notre cercle familial .

Caractère acquis ou inné  ?  le vocabulaire est acquis  c'est certain , la "patience " face  à celles (ou  ceux )  qui  "chougnent ", aux  "gnangnoules "... inné  avec  renforcement acquis  sans doute .
  
Autant elle peut être patiente  avec  ceux et celles qui ont une raison qu'elle estime  valable ( asthme  par exemple , quand  ce n'est pas sa soeur )  autant  elle peut être  virulente  avec  les gourdes  qui ne font aucun effort  et vont même  jusqu'à faire  porter leur sac  .
 Une adepte du  "marche et tais toi"   que dans   l'exaspération  elle   irait peut être  jusqu'à transformer  en "marche et crève ".

 Autant l'avouer tout de suite  je  sors du  même  bain  et si , parfois et dans  des conditions  bien précises , j'arrive à  arrondir  un peu les angles  mettre des gants n'est pas  un mode de fonctionnement qui m'est  naturel .




Les mots  me sortent souvent de la bouche  avant que d'avoir eu le temps de les penser  et  les  filtrer .




 Voilà une de nos limites  filialement et fraternellement  partagées .J'entends encore  mon Loup  au retour d'un camp pionnier  dans les Hautes Alpes , je m'entends  plus souvent qu'à mon tour ... la dernière fois  c'était sans doute   dans les escaliers  qui permettent de monter à la Bastille  grenobloise  " monte et tais toi ; tais toi au lieu de râler  ... si tu fais de l'asthme  tu ne viendras pas te plaindre  "
En arrivant sur  Grenoble  la Puce avait  dit:  "je veux  monter là haut"; elle pensais "les  bulles " , moi je n'ai même pas envisagé leur existence !
 Bon , j'ai été raisonnable ;nous  nous sommes arrêtées à hauteur du musée dauphinois .... uniquement  pour être à l'heure en rejoignant Petzouille sur le campus :)

Il y a des situations , comme  l'effervescence  agacée   de ma demoiselle  quand elle a passé la porte , qui font  revenir  certains  souvenirs
Il m'est arrivé  aussi d'entendre  piques et  réflexions ,même de rester "à vache "  en grimpant   sur l'aiguille de l'M  :"- tu montes !!! 
                                                         - j'monte pas "
 Je suis quand même montée .

 Je n'en suis pas morte  et à entendre  mes enfants (la leçon est rentrée dans leur tête  )  je me  fais moins de soucis pour mes éventuels  futurs petits enfants
 Ils apprendront  peut être "qu'ils skient  comme une patate " , que "si tu  tu ne fiche  rien -sur le plan  des études "  tu pourras toujours porter  des moellons " .... Il n'y a pas de sot métier  et  maintenant  on ne peut plus  les envoyer "en champs aux  vaches " .

 Dois  je le dire  ?

Je les aime comme cela mes enfants  !

 S'ils étaient des "faces  de cul "  , hypocrites  et mollassons, menteurs  et tire au flanc *, habiles à tirer profit  des autres à leurs dépens , geignards et  hypochondriaques  ....
.... j'aurais nettement  moins de patience .


* cela ne veut pas dire  qu'ils  ne sont pas  tentés pas ces  chemins de traverse   communs à bien des  humains  mais  j'essaye  de rectifier ... avec toute  la conviction  et  la diplomatie  dont  je suis capable  (et  la force donnée par  la  colère  quand   j'explose )

samedi 5 mai 2012

rue du Faucigny

De retour hier j'ai rencontré la poule qui picorait dans son cylindre de grillage .
En roulant devant l'APEI ma petite dernière m'a dit "c'est beau Chambéry le haut " et  je lui ai donné raison : toute cette végétation est agréable .








Rentrer , retrouver mon lieu de vie , les  voix  des enfants dans la montée , bavarder  avec la voisine  assise sur les escalier , un voisin qui a tenu la porte pour que je puisse  traîner  ma valise dans le hall et qui souriant  me demande
"bonnes vacances ? "  c'est sympathique .
Dans mon carré de terre  la menthe  est ressortie , remplaçant les tulipes  et les perces neige .


Quelques graines de courge  et au hasard  des germinations des graines  récupérées l'an dernier j'aurai peut être  un peu de tomates et de courgettes .
Des boites de plastique  transparent  vont me servir de serres .



Le quartier  c'est aussi cela .
Samra  à Sétif  utilise  le terme "village " -prononciation  [villege ] car  l'écriture "a"  se dit  "è" - pour désigner une cité d'immeubles .


Notre quartier  est une forme de village où le commerce  n'est pas  conventionnel .
Les revenus journaliers  des  vendeurs  de stupéfiants  sont sans doute supérieurs  à ceux  du boulanger .

J'ai lu tout à l'heure chez le médecin  un article d'un Marianne  de l'an dernier  qui traitait  de ce type d'activité dans les banlieues ; les "salaires" sont  fixés  en fonction de la prise de risque  et   même pour les  dealers , leurs sous fifres et leurs  grossistes  le "métier"   ne leur permet  plus de rêver  et la mort  attend les caïds au tournant pour une dette , la réclamation d'un remboursement , un territoire ... à faire pleure dans les chaumières .
Ce que  j'ai trouvé intéressant  c'est la parole désabusée  des policiers  dont les paroles  ont été retranscrites
"On a perdu la guerre " car" il y a dysfonction du système  judiciaire " : -transformation de peine de prison  de 4 mois  en 4 mois de "bracelet "(et l'on a bien vu  ici que  les jeunes concernés  n'étaient pas particulièrement gênés pour poursuivre leur activité illégale )
- procès  n'ayant toujours pas  eu lieu  au moment du "dézingage " d'un propriétaire en liberté provisoire  de territoire  de vente (coût  allant  jusqu'à 250 000 euros  en région parisienne ou sur Marseille ; combien chez  nous ? ) 4 ans après  son arrestation  pour meurtre supposé  d'un concurrent
 La situation n'est  pas dégradée  à ce point  dans  notre environnement  proche ; une zone de non-droit  n'est pas  installée et institutionnalisée , ancrée dans le béton .
Pas de règlements de comptes tels ceux  qui ont été relatés  entre bandes marseillaises  ces derniers mois .


Il y a des activités délictueuses  mais il faut relativiser ; nous pouvons être  bien ici .
Il n'est pas question de se voiler la face , de se mettre  sous niqab , pour ne pas vouloir voir la réalité :  ce qui se trafique sous  nos fenêtres ou dans certaines entrées des montées  est de  l'ordre des faits  observables ,analysables , interprétables à la lumière  de ce qui est connu sur le sujet .
Ce n'est pas parce qu'il y a pire ailleurs qu'il faut  "accepter" car  il s'agirait là  d'un consentement forcé  par l'impossibilité   de loger  dans  un quartier ou  la délinquance  est moins visible  ou d'un autre type .


Il faut  sauver ce qui peut l'être  et réfléchir  à ce qui peut être fait pour infléchir  la tendance .
J'ai des idées plein la tête  mais  ne sais pas  par quel  bout  commencer .








dimanche 22 avril 2012

a voté ....

Pour qui , je sais ; pourquoi  je ne le sais pas .
Pour des idées mises en mots , pour ne pas m'abstenir  ni voter  blanc  alors que  je l'aurais volontiers fait  pour exprimer  qu'aucun et aucune de ceux qui  dont les  noms étaient étalés  sur la table , à côté des enveloppes  bleues  ne m'avait convaincu ni de l'honnêteté de son discours  ni de sa faisabilité .









Il y avait les exclus d'office, ceux ou celles  dont le nom est associé à des paroles/ou des actes me mettant mal à l'aise , répugnant  à ce que  j'appelle ma conscience , ma  notion  du  bien et du mal .
 J'ai voté  sans autre conviction  que  de me dire  que cela me donnerait  le droit moral  d'ouvrir ma gueule  si  je ne suis pas  contente  du guignol qui va sortir des urnes .



samedi 3 mars 2012

Quoi de neuf ? (pour ceux qui ont envie de savoir )

A la fois beaucoup  et peu .

Moi  je ne suis pas plus neuve  qu'avant , une  ou peut être 2 voir 3 générations de retard  sur mon temps  et je m'en  moque .... bien plus que  de l'an 40 !
 Des jours qui  s'enchaînent de façon  sinusoïdale , entre sourires et larmes , moments  où  je  me replie  et  moment où  j'essaye de sortir de mon cocon , temps  d'inquiétudes et temps de  joies , petits  bonheurs qui  bout à bout deviennent grands , illusions et désillusions


 J'ai   parcouru  ce derniers mois , ces dernières semaines  plus  de trajets en avion  qu'en bus .

A Londres  , en Algérie (Constantine ) 

 Je reconnais que  j'apprécie  cette  liberté  trouvée (?),  retrouvée (? )  d'aller les yeux  grands  ouverts  comme  je le fais ici  et de découvrir , de regarder , mémoriser , m'étonner , apprécier ... de me sentir  humaine , pleinement humaine .
Ce que j'entends par là  ?  d'être capable de vivre pleinement le moment , de  ne pas  me sentir  comme   un corps   devant fonctionner pour faire ,   un "machin "  correspondant à un nom   non accolé à la mention décédé  induisant  le versement d'une certaine somme en fin de mois , somme  nécessaire  pour assurer un toit , une gamelle avec  quelque chose dedans ... une réponse à des  besoins physiologiques  sans  aller  bien plus loin .

 J'ai  retrouvé  à la fois le bonheur  et le besoin   de regarder  et  être regardée  avec un regard  et une oreille  en confiance .
Cela  n'empêche pas  le quotidien  d'exister mais  ces oasis  au milieu  d'un désert qui peu être très peuplé  sans que personne- à quelques exceptions  près -  ne  voit  l'autre  sont des  miracles  que  nous permet  le fait d'être   vivant et qui  en parallèle   me donne  l'élan de vivre .

 Quoi de neuf ?  rien et  beaucoup  à la fois  :)
 J'ai osé (un fois et  non sans crainte de rétorsion )  dire  "ça suffit"autant pour moi que pour mes filles  car  il y en a marre  de plier par crainte.


 J'ose dire  et écrire  la nécessité  ressentie  de façon quasi  viscérale   de passer de temps  avec mes grands



pour être  rassurée  et tout simplement pour  avoir du temps  partagé avec eux .



 J'ose  dire la nécessité  éprouvée  d'envoyer  mes plus  jeunes  à la découverte d'ailleurs  pour  les inciter à quitter mes  jupes  pour qu'elles intègrent le fait que  je ne  vais pas  disparaître  du simple fait qu'elle  ne m'auront pas   sous le yeux  quelques  jours .

 Ils peuvent  m'agacer, me fâcher de quelques  minutes à quelques  heures ,  me  faire  faire  du souci ou  m'inquiéter   à en être complétement  nouée , à être  prête  à un coup de folie  , un  départ dans l'urgence ,  je peux pleurer  de leur absence  physique ,  sourire de les savoir là  et les  voir , sourire de les entendre être  bien , râler  du désordre qu'ils sèment , avoir envie de me boucher les oreilles quand  elles piaillent , quand  ils  se donnent des mots "doux " , rire  de leurs réflexions  parfois aussi  inopinées , peu académiques , non diplomatiques  que les miennes .... il me faut  leur dire  (car le faire comprendre en silence  peut  ne pas  être entendue  ) que je suis   leur Maman  et que les aime .

 Ces mots  ne sont que peu de  mots  mais  c'est  beaucoup  de fierté  et d'amour , c'est beaucoup  d'arriver à les  formuler , c'est beaucoup  tout court .




mardi 8 novembre 2011

l'art d'être une parfaite mère......


.....indigne
Mon premier vient de partir au Vatican -il deviendra au moins primat des Gaules - , mon second est entré second et sorti premier de Polytechnique , mon troisième est sorti major de centrale , ma quatrième brillante violoniste a hésité entre poursuivre le conservatoire et les classes prépas .... elle vient d'intégrer normale sup , ma dernière avec un bac S mention TB est en prépa HEC ..... le tout est ....... ?

C'est le résultat de l'éducation d'une super  mère parce que l'ainé voulait être travesti et monter sur scène ....c'est pour cela que je lui ai laissé la robe !

Le deuxième aimait bien jouer aux petits soldats et plutôt que de le laisser faire gendarme j'ai gardé l'armée et mis la barre plus haut

Le troisième adorait legos et mécanos .... il a pris la banque par ce que ça gagnait plus et mis le couvercle sur son rêve de concepteur de jeux .

Pour les 2 dernières ont a encore un peu de temps .... Le violon ne sert qu'aux fins de rallyes versaillais (il faut bien envisager de les marier un jour et c'est bien de montrer que l'on a quelques talents mondains ) '

ps : souriez nous n'avons rien de la famille idéale d 'Amy Chua , une mère parfaite selon ses critères .
Vouloir le meilleur pour ses enfants c'est ce à quoi aspire cette mère americano -chinoise ; résultat dans 20 ans .... éducation parfaitement "digne" si l'on s'attache à la conformité attendue en résultat  mais que l'on pourrait tout aussi bien qualifier  d'indigne  en ce qu'elle a à mes yeux de révoltants . Des enfants  s'éduquent , s'élèvent , s'instruisent  mais  pas aux dépens de leur personnalité , de leur spontanéité .

 Ses méthodes  me laissent sceptique  tout en me portant à réfléchir  à ce que je fais . Je suis exigeante , c'est vrai  , autant vis à vis d'eux -mes enfants - que de moi même ...exigeante jusqu'à une certaine intransigeance   mais  ils et elles  savent , heureusement ,  me convaincre de lâcher du lest , de plier ... ce que je fais volontiers car rien ne remplacera  leur sourire .
Sur la question  de vouloir , d'attendre  qu'ils donnent le meilleur d'eux même  je ne suis pas si différente que  cela  de notre mère americano-chinoise  qui a défrayée la chronique il y a quelques 10 mois
Simplement  je ne suis pas  jusqu'au boutiste  et pas entichée du paraître social  (heureusement  car cela permet   de prendre  au mieux  les évènements qui se succèdent dans nos vies ) ,ce qui  a  permis  à mes aînés de choisir  leur  voie .
Ce qui m'importe  c'est qu'il fassent de leur mieux  ce qu'ils ont décidé de faire  sans se cacher derrière des excuses  bidons ... bateaux  (au choix ) par ce que là  je perd le sens de la mesure et qu'il ne faut pas trop me gonfler  si ils -elles - veulent éviter un mélange d'explosion  et d'implosion .

Il m'arrive de me sentir "indigne " d'eux  , coupable   d'un certain passif , d'une passivité  qui n'est pas l'objet  du  billet .

  J'essaye simplement et ce n'est pas aisé tous les jours  d'être simplement  leur mère , leur "vieille mère " .Il y a des moments où j'en pleure  de  devoir continuer simplement par ce que en acceptant  mes grossesses  -et donc de les mettre au monde - j'acceptais de ne pas avoir le choix .
Cette décision  n'est pas consciente  au moment  où l'on vous dit que le test  "béta HCG" est positif ; elle s'avère l'être  au fil des jours  chaque fois  que l'on se lève  pour recommencer une journée .
 J'ai réfléchi  en écrivant ainsi  qu'entre les lignes(enfin entre l'écriture de ces lignes )   vouloir le meilleur pour mes enfants   n'a rien à voir  avec la conception qu'en a  Amy Chua .
Il me suffit (et c'est déjà énorme ) qu'ils  fassent leur travail scolaire  ,  universitaire  ou professionnel  pour eux  et pas pour me faire plaisir ou complaire à un enseignant ou un supérieur  hiérarchique  , qu'ils  fassent tout leur possible  et sans tricher . Ce n'est pas tant le résultat qui compte  que le coeur mis à l'ouvrage .

 C'est un long parcours  qui

* , ne va pas sans "engueulades " ni envoi -de ma part - de mots" doux" peu diplomatiques , d'accepter d'être à leurs côtés tant qu'ils ont besoin de moi et prennent en compte  ce qui va avec (rendre des comptes sur le travail fourni , discuter de l'orientation , passer du temps en famille sans forcement trimballer la copine du moment )

*  implique  -à mon avis -de leur demander sans ambages d'assumer leur décision d'être considérés en tant qu'adultes avec avantages et inconvénients si c'est leur décision
mais je me refuse à leur donner les avantages des 2 situations en me chargeant des inconvénients

J'espère qu'à l'usage ma méthode en fera des humains solides, de la trempe de ceux que l'on  dit être des  honnêtes hommes 


«Le parti qui plaît aux honnêtes gens est celui de la franchise et de la simplicité »
Chevalier de Méré Conversations avec le maréchal de Clérambault (éd. 1930)
 « Je ne vois rien de si beau que la noblesse du coeur et la hauteur de l'esprit; c'est de là que procède la parfaite honnêteté, que je mets au-dessus de tout, et qui me semble à préférer pour l'heur de la vie à la possession d'un royaume. Ainsi j'aime la vraie vertu comme je hais le vrai vice »
La Rochefoucauld Maximes (1665)

 Ne mettant pas les priorités dans le paraître  mais dans l'être   il y des moments  où je dois  sembler  être une mère indigne par ce que je revendique de n'être pas une mère parfaite .De toute façon  je ne le peux pas  et ne souhaite pas m'en donner  l'apparence .
J'exige de moi  et des enfants   d'aller vêtus  propres et sans trous  ce qui  implique  des reprises et des  pièces (se respecter  et respecter l'autre commence par là )
mais je me refuse de céder aux caprices d'une mode toujours renouvelée  C'est  une des contreparties  qui permettent  d'avoir une  ouverture  aux livres , au cinéma , à la musique, d'inciter  à la curiosité  intellectuelle . Ce sont mes valeurs  et pas forcément les leurs mais  c'est mon rôle et en rapport  avec la valeur  qu'ils ont à mes yeux . Nulle indignité donc en cela !  :) ouf ! je me rassure toute seule en m'appuyant sur les définitions
C'est vrai , je leur  impose  mes priorités ; peut être  mes filles  préféreraient elles  autre chose : aller chez le coiffeur , s'acheter des "fringues" place Saint Léger plutôt  que Fbg Montmélian  ou  en solde , en démarque , aller manger chez Mac Do  avec des copines  plutôt que  d'avaler la soupe  ou le couscous  de leur mère  ? 
Je me suis  posé la question  et j'essaye  de leur faire un de ces plaisirs pour une occasion  particulière  mais il reste hors de question  que cela devienne habituel .



 Peut être  auraient elles  préféré  des vacances  autres que le nomadisme  que nous a permis Dumbo ?   Compte tenu  des regrets qu'elles expriment  je ne pense pas  mais je sais que  c'est une façon de faire  non conventionnelle, loin de l'idée de "perfection "transmise par la plus part des médias , un concept  d'où rien  ne déborde 

 En cela je ne suis pas une mère parfaite  selon les critères de l'enfant roi  mais je suis loin de me sentir indigne . Je peut être  parfaitement "chiante "   dans la mesure  où je préfère  trainer  dans la vieille ville d'Uzes 

que dans le"musée" du bonbon Haribo 



, ode à la consommation  de sucre , colorants et gélatine  où hormis  les souvenirs d'enfance et une expérience sur la densité  qui a satisfait mon côté pédago  je n'ai rien trouvé de spécial .

 Mes 2 aînés  s'en sortent  en  parcourant un chemin  qui leur est propre  , avec  des  embûches  dont ils  se sont sortis , des sentiers de traverse  ou carrément en coupant à travers bois . Le contexte familial  a exigé d'eux  beaucoup  , les a  mis en demeure  d'agir de façon mature , de prendre des responsabilités  et de porter  ce qui restait de la petite famille   tandis que certains  resteront jusqu'à la fin de leurs jours  convaincus  que cela  n'est pas  le résultat  d'un enchaînement de  faits qui nous tombent  dessus comme le ciel  sur la tête d'Astérix et Obélix .
 Je me suis sentie coupable (et cela m'arrive encore ) de n'avoir pas continué à assumer  en faisant  semblant pour que rien  ne transparaisse  mais  je sais maintenant  que je ne les aie pas leurrés  et que  je n'y arrive pas davantage maintenant .
 Est ce indigne d'accepter ses faiblesses ?  ne l'est il pas davantage  de  les prendre pour des imbéciles  en  jouant sur le paraitre pour cacher le malaise , le mal à vivre  ? en cela  je ne saurais trancher ; l'auto culpabilisation  et la remise en cause , la crainte  d'avoir m'a fait et d'avoir nuit  sans le vouloir  me font me sentir indigne .
Dans quelle situation  les respectais- je  et me respectais- je davantage ? 
  Je suis partie bien loin  des feuilletons , livres et blogs  qui  s'affublent  du titre de "mère indigne " ou de "mauvaises mères " par ce qu'ils attirent le badaud , chacun , chacune de nous  n'étant que ce qu'il ou elle est avec ses limites  et le besoin de se rassurer  en constatant que ce n'est pas mieux ailleurs et qui sont bien plus facile d'accès  que  le livre de B  Bettelheim "pour être des parents acceptables "  plein de pistes  mais dont certaines  me  sont irréalisables  car je n'ai plus  assez d'énergie pour développer  mes  capacités d'empathie  pour  comprendre  la petite dernière  qui traîne  au lieu de venir avaler  sa soupe  puis se doucher  quand  j'aimerai bien qu'elle fasse vite pour  égoïstement me mettre au lit avec un livre .
 C'est dans ces moments là que je dois me remémorer  le contenu du livre  de O Maurel  "la fessée"

réferences :
http://www.lesquotidiennes.com/amy-chua-et-son-m%C3%A9moire-sur-leducation-chinoise http://samichaiban.wordpress.com/2011/01/19/un-livre-sur-les-meres-chinoises-fait-polemique-aux-etats-unis-slate/
http://madame.lefigaro.fr/societe/mere-mao-contre-mere-dolto-240511-151125
http://www.miwim.fr/blog/amy-chua-buzz-avec-son-livre-sur-leducation-a-la-chinoise-22074