dimanche 9 mai 2010

Il est des nôtres ....

Hommage posthume à un prof de physique qui n'était pas bégueule et n'hésitait pas à chanter "en allant à Messine ..." version expurgée devant mes filles tout en connaissant l'autre.
Chansons scoutes et chansons de marin à bord de son " navire " bleu qui nous baladait de Ploubalay à Saint Jacut de la mer et du Mont Saint Michel à Saint Malo , des moines aux corsaires et des pierres levées des champs de menhirs aux bunkers de la seconde guerre mondiale il appréciait les chorals de Bach tout autant que le Chant de la Promesse .


Il y croyait et tendait à vivre dans cet esprit chaque jour , avec des haut et des bas tant sur le plan de la santé que sur celui du moral

Du haut du mat de hune où il avait fait sa chambre il avait vue sur l'océan et les cartes marines tapissaient séjour et bibliothèque

Voilà 4 ans à peine qu'il avait hissé la grand voile direction le pays de Rance , à proximité de ses cousines dont il se sentait proche .

Nos grandes sorties furent la mémorial de Caen avec au retour un détour pour l'omelette de la mère Poulard puis la baie du Mont saint Michel , Cancale , la pointe du Groin .
2 semaines plus tard avec les filles la plage , cerf -volant et baignade , châteaux et piscines firent notre bonheur à tous .

Il reste des nôtres , Bernard ; au fond de nos coeurs nous l'emmèneront aux Aresquiers en partant du Rougeret en regardant les balises du " petit ânon" et du" grand ânon "s'il nous est donné de retourner sur cette côte où le phénomène de marée s'exprime pleinement .

Comment traverser la Rance pour la première fois des vacances sans l'entendre dire
" elle est en quoi la Vierge de Bizeu ?
- elle étend les bras ! "

Il ne viendra plus skier au Margériaz en faisant étape chez son ami Loulou , ne me fera pas goûter les oeufs en tripes , ne trichera plus au Monopoly , ne sourira plus de mon
"expérience " de déviation du faisceau de lumière polarisée par les oses ( bien peu sont ceux qui peuvent comprendre cette anecdote ... heureusement )
Il m'a appris à goûter les crêpes au beurre salé et les cônes de glace crème brûlé alors que je remplissais son congélateur de plats de ratatouille ou de blanquette, de bourguignon et de carottes pour les semaines suivant notre départ .
Une camaraderie devenue amitié sans que je cesse de le vouvoyer , depuis près de 20ans .

Je n'ai pas encore bien compris que nous ne nous verrions plus .

Bernard c'est ça , tout le reste et bien plus encore . Présent aux moment sombres comme aux jours plus heureux , un assiette de plus mise à table le dimanche soir , des journées ski avec les enfants , plage avec mes 2 filles ( les garçons ne venant plus en vacances avec moi ) , les toupies , les planeurs - que nous n'auront pas vu au Menez Hom )- le France qui attendait d'être assemblé sur une étagère du garage , "Picou fils de son père " dont il parlait souvent et que j'avais prévu de lui porter cet été , le" shangaïé " que je ne lui rendrai pas .

Il est toujours des nôtres quelque part au creux des souvenirs même si le n° de téléphone 02..... ne s'affichera plus .

1 commentaire:

Doomyflo a dit…

une pensée émue pour celui que je n'ai connu que l'espace d'une soirée mémorable qui résonnait de chants de marins que nous "validions" au chabada sans trop savoir si c'était du lard ou du cochon...

Cornélius, ce genre d'amitié est unique et au delà de la tristesse, il y a la chance de l'avoir connu!
bises