mercredi 3 mars 2010

Espagne vue de Chambery (2)

L'Espagne fait depuis de nombreuses semaines , voir plusieurs mois , l'objet d'articles dans les revues économique notamment pour son taux de chômage le plus élevé dans l'union européenne * et pour les spéculation sur les garanties des prêts consentis aux états ( voir aussi la Grèce et le Portugal ) .

La crise qui a touché l'immobilier dans un premier temps

http://www.leap2020.eu/photo/949886-1179237.jpg




affecte maintenant la plus part des secteurs y compris les entreprises publiques **et le recul de l'âge de la retraite à 67 ans semble incontournable pour esperer un retour de la stabilité économique
Selon certaine sources les coupes drastiques dans les budgets ne suffiront pas à rétablir la situation minée par le développement de l'économie souterraine ***** . Pessimisme des un et optimisme des autres ne jouent pas sur la réalité actuelle .

Pour une reprise économique une hausse de l'activité manufacturière et des exportations s'impose mais les derniers chiffres communiqués indiquent que l'Espagne , l'Irlande ou la Grèce ne surfent pas sur la vague d'exportations liées à la baisse de la monnaie euro ***.
L'aide apportée à EADS pour la construction de l' A400 M pourrait apporter un peu d'air frais :
"L'A400 M constitue un élément fondamental de la base technologique européenne et un facteur important pour la politique européenne commune de sécurité et de défense", rappelle Madrid avec lyrisme."
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/airbus-le-sauvetage-du-transporteur-militaire-a400-m-parait-assure-25-02-2010-828485.php


Cet avion risque si j'en crois l'article suivant de rester le seul ancrage commun sur lequel pourrait s'asseoir l'Union Européenne car l'euro risque sa peau avec la crise économique

[...]Certains évoquent même la vengeance posthume de feu Milton Friedman, le père de l’école ultra-libérale de Chicago, conseiller du dictateur Pinochet et de Thatcher ! En 1999, peu avant l’adoption de l’euro, Friedman n’avait-il pas averti que « l’euro, en toute probabilité, ne survivra pas la première crise économique venue. La zone euro éclatera probablement après une dizaine d’années… »

En tout cas, le débat fait rage et plusieurs gouvernements préparent des options de rechange, au cas où… Même à Francfort, siège de l’illustre Banque centrale européenne (BCE), le doute gagne les élites. Inimaginable encore il y a un mois, la rédaction du quotidien libéral Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), dimanche dernier, dans un commentaire ayant comme titre : « Les pour et les contre, doit-on abandonner l’euro ? », avoue que sa rédaction est totalement divisée sur le sujet.

En France également, le tabou tombe. Dans une tribune parue dans le Figaro du 21 février sous le titre : « Il faut cesser de tricher avec l’euro ! », l’économiste euro-sceptique Jean-Jacques Rosa et l’ancien directeur du Figaro Philippe Villin, affirment que « les crises grecque et espagnole, qui vont s’accélérer dans les semaines à venir, sont une occasion unique de mettre un terme politique au contresens et à l’arrogance technocratique d’il y a vingt ans, qui a constitué la pire erreur de politique économique depuis la déflation Laval des années 1930 ».

Il est donc urgent de reconnaître « l’échec patent de l’euro ». Oubliant comment l’euro fut imposé à coup de crosses aux Allemands par feu François Mitterrand et Margaret Thatcher en échange d’une acceptation de la réunification, les auteurs affirment que si la monnaie commune est par terre, c’est la faute aux Allemands ! Car nos voisins d’outre-Rhin n’auraient vu dans l’euro que la poursuite de leur politique égoïste du « mark fort » : « La surévaluation structurelle du change est le choix de l’Allemagne, qui est seule capable d’exporter ses produits rares dans ces conditions, grâce aux talents et à la rigueur de sa population bien formée, âpre au travail et craignant toute inflation. Mais elle profite aussi de l’euro pour exporter des produits plus courants, relativement chers, dans la zone euro, à la faveur de la suppression de toute concurrence par ajustement des changes dans les pays plus inflationnistes comme l’Italie ou l’Espagne. Ces derniers, qui équilibraient jadis leurs comptes grâce à cette soupape de sûreté, ne peuvent plus le faire avec l’euro ».

Frisant la germanophobie, Rosa et Villin écrivent que cette politique de l’euro fort ne serait que l’accomplissement sournois « du rêve allemand des années 1930 : une zone industrielle autour du Rhin s’étendant de Rotterdam aux Alpes bavaroises, et s’appuyant sur un Hinterland de sous-traitance à bas coût dans les pays de l’Est, débouchant à l’ouest et au sud sur des régions agricoles, ou aujourd’hui touristiques – une zone Med en somme - dont les travailleurs se contenteraient d’un faible pouvoir d’achat ».[...]


http://www.cfo-news.com/photo/299717-373263.jpg Espagne : des modalités bizarres pour le recouvrement des impayés


Dans une telle atmosphère où le débiteur peut être persécuté par ses créanciers ****** je comprend qu'il soit moralement plus confortable d'oublier un peu le quotidien pour se focaliser sur un ballon autour duquel vont s'agiter 22 guguss et des arbitres


annexes :
**"programme de réduction des hautes fonctions" dans l'administration publique, ainsi qu'une "réorganisation des entreprises publiques pour réduire le nombre des directeurs, le nombre des membres des conseils d'administration et le nombre des entreprises publiques" elles-mêmes. Mme Salgado a indiqué également une révision "des rémunérations des directeurs d'entreprises publiques" mais n'a pas fourni de détails chiffrés concernant ces mesures. Selon le journal El Pais, le gouvernement prévoit de réduire de 4% les dépenses en personnel pour les entreprises publiques, de 13% les dépenses d'investissements et de 36% les dépenses jugées non essentielles comme les frais de réception, de communication ou de consultants.
http://www.lesechos.fr/info/inter/afp_00234428-espagne-cure-d-austerite-pour-les-entreprises-publiques-et-leurs-dirigeants.htm



*L'Ine avait annoncé à la fin janvier une hausse de 1,1 millions du nombre des chômeurs pour 2009 avec un total de 4,326 millions de sans-emplois fin décembre et un taux de chômage de 18,83%, l'un des plus élevés de l'Union européenne.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/03/02/01011-20100302FILWWW00396-espagne-82132-chomeurs-en-plus.php

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/20100301.FAP1475/zone_euro_le_taux_de_chomage_stable_a_99_en_janvier.html
Le taux de chômage pour l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne atteint 8,5% en janvier 2010, inchangé par rapport à décembre 2009. Il était de 8,0% en janvier 2009. Il s'agit du taux le plus élevé dans la zone euro depuis mars 1999, et dans l'Union européenne à 27 depuis mars 2004.[...]
Parmi les Etats membres, les taux de chômage les plus bas ont été enregistrés aux Pays-Bas (4,2%) et en Autriche (5,3%) et les plus élevés en Lettonie (22,9%) et en Espagne (18,8%). Sur un an, tous les Etats membres ont connu une augmentation du taux de chômage.[...]

Avec un chômage de 37%, les jeunes subissent violemment la crise qui ébranle le pays. Les syndicats appellent aujourd’hui à manifester.

http://www.liberation.fr/economie/0101620870-en-espagne-la-generation-zapatero-a-la-rue

***http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/03/01/04016-20100301ARTFIG00481-l-euro-bas-favorise-les-exportations-.php


****L'agence de notation financière Standard and Poor's (S&P) a de nouveau averti vendredi l'Espagne sur ses déficits publics, jugeant peu probable qu'elle puisse les ramener à 3% du PIB en 2013 comme s'y est engagé le gouvernement.

«Nous pensons que les faibles perspectives de croissance de l'Espagne pourraient saper le programme de consolidation fiscal du gouvernement», écrit l'agence de notation dans un communiqué.

*****Le poids de l'économie souterraine en Espagne a connu une augmentation en 2009 à cause de la crise économique. Elle représenterait 23,3 % du produit intérieur brut (PIB), selon une étude du syndicat des techniciens du ministère du budget (Gestha), publiée mardi 23 février : "La crise a entraîné une augmentation de l'évasion fiscale, provoquant une hausse de 0,7 point de pourcentage de l'économie souterraine." Les recettes de TVA et celles de l'impôt sur les sociétés ont été les plus affectées, en baisse de 29,8 % et de 23,1 % en 2009. - (AFP.)
http://www.lesechos.fr/info/inter/afp_00232867-espagne-l-economie-souterraine-represente-pres-du-quart-du-pib.htm

******http://www.cfo-news.com/ESPANA-Recouvrement-des-debiteurs-ou-danse-des-deguisements_a277.html
La pratique qui consiste à envoyer un encaisseur déguisé derrière le débiteur fait que ce dernier finit par payer sa dette afin d'éviter que tout le monde ne découvre qu'il est un mauvais payeur. Si le débiteur règle immédiatement sa dette, il se dit qu'il évitera de passer, aux yeux de la société, comme quelqu'un de peu de fierté et, en conséquence, pourra continuer à faire des affaires. Les premiers à se plaindre de ce type de services de recouvrement sont les entreprises qui, sans doute dans un état d'impuissance et de désespoir, n'ont pas obtenus le paiement de leur débiteur et, ainsi, avant que la situation critique ne soit arrangé, recourent à n'importe quelle méthode afin de pouvoir récupérer leur argent.

Le cabinet "L'encaisseur en queue de pie" fut le premier de la péninsule ibérique à utiliser les encaisseurs déguisés pour persécuter les débiteurs, bien que la paternité en revienne à l'Argentine où un cabinet de recouvrement de Buenos Aires, dans les années '70 engagea des étudiants d'université qu'il habilla de costume queue de pie et coiffa d'un chapeau haut de forme, auxquels il confia des serviettes en cuir de couleur rouge sur lesquelles pouvait être lu "recouvrement de créances" et auxquels il a demanda de circuler dans de vieilles voitures afin de visiter les débiteurs.



http://www.leap2020.eu/Immobilier-europeen-L-Espagne-et-le-Royaume-Uni-s-enfoncent-dans-la-crise-et-l-Europe-de-l-Est-s-apprete-a-l-explosion-d_a1738.html

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